Fort de son inscription comme site emblématique du Loto du patrimoine, le Château Pertusier va pouvoir engager ses travaux de réhabilitation en début d’année prochaine. C’est le grand chantier culturel du mandat pour la communauté de communes du Val de Morteau.

Sur le parking du château, des camionnettes d’entreprises locales commencent à défiler. Ce jour-là, c’est une société de ramonage qui vient inspecter les dizaines de mètres de conduits qui parcourent le château, créés au gré des opérations d’extension et de rénovation qu’a déjà subi l’édifice au cours des siècles précédents. Mais le gros du chantier commencera un peu plus tard, “au début de l’année prochaine si tout va bien”, informe Cédric Bôle, le président de la communauté de communes du Val de Morteau, maître d’ouvrage de ce vaste projet de réhabilitation.

Le président de la communauté de communes de Morteau Cédric Bôle : “C’est une fierté pour nous que le Château ait été retenu comme site emblématique de l’année 2024.”

En faisant le tour du propriétaire, on s’aperçoit vite de l’ampleur du chantier. Derrière la magnificence des façades Renaissance, des plafonds boisés et des hautes cheminées, les ravages du temps ont fait leur œuvre. Les façades du bâtiment Renaissance donnant sur la rue, ainsi que les voûtes des caves, sont fissurées et des désordres structurels sont visibles dans les intérieurs. Les sols et planchers sont déformés et certaines poutres des plafonds fendues. Cette partie du château se tasse visiblement, ayant été construite sur des sols argileux, avec une présence ponctuelle d’eau menaçant sa stabilité. Par ailleurs, le mur d’enceinte est étayé dans son ensemble depuis 2020 suite à des effondrements partiels, nécessitant sa restauration, ainsi que celle du portail d’entrée en pierre sculptée.

Les caves voûtées ont elles aussi subi les caprices du temps, elles sont fissurées par endroits.

Pour le vénérable château mortuacien, les travaux sont donc inévitables. Pour la communauté de communes du Val de Morteau, les travaux qui ont fait l’objet de la demande de soutien de la Fondation du patrimoine constituent la phase 1 de ce chantier d’ampleur. “Cette première tranche de travaux devrait coûter 2,5 millions d’euros. C’est une fierté pour nous que le Château ait été retenu comme site emblématique de l’année 2024 par la Mission Bern”, indique Cédric Bôle. La restauration globale de l’édifice comprendra notamment la reprise des façades extérieures, les voûtes, les sols dallés et les maçonneries intérieures avec une purge des ciments pour remplacement par un mortier de chaux. La restauration du mur de clôture de la cour, du porche d’entrée et du mur de soutènement de la terrasse orientale en pierre de taille est également au programme, ainsi que les restaurations ponctuelles sur les charpentes et couvertures, la restauration à l’identique de l’ensemble des menuiseries (fenêtres, portes et lucarnes), ainsi que des lambris et décors intérieurs.

Toutes les cheminées ont été protégées, les salles vidées de leurs collections

En parallèle débutera la phase 2 du chantier qui consistera à construire une extension qui abritera une partie de la future Cité des Horlogers. La phase 3 enfin concernera l’aménagement intérieur du château et la scénographie qui permettra de présenter au public un tout nouvel écrin muséographique qui regroupera en ce même lieu le musée de l’horlogerie de Morteau, le musée de la montre de Villers-le-Lac et la collection d’outillages horlogers conservés par la commune des Gras. L’ensemble formera donc la Cité des Horlogers qui devrait ouvrir ses portes au début de l’année 2027. “Le coût total du projet tournera autour de 7 millions d’euros hors taxes, le budget est en train d’être affiné. C’est le plus gros investissement du mandat en matière culturelle et patrimoniale”, observe le maître d’ouvrage.

Un nouveau pôle muséal pour le Haut-Doubs horloger

Une coursive couverte sera construite côté cour (image D.R.).

Avec cette future Cité des Horlogers, la communauté de communes vise à créer un site de référence dans la valorisation des savoir-faire horlogers, en rassemblant dans un même lieu les collections de l’actuel musée de l’Horlogerie de Morteau et celles des musées de Villers-le-Lac et des Gras. Un partenariat avec le lycée Edgar-Faure de Morteau, proposant des formations aux métiers d’arts de la joaillerie et de l’horlogerie avec le C.N.A.M., permettra notamment aux étudiants un accès aux pièces des collections pour des études et à des ateliers leur permettant de s’exercer. Toutes les collections existantes dans les trois musées ne seront pas exposées dans la future Cité des Horlogers. “Sur les 8 000 pièces existantes, nous en exposerons environ 2 000. Nous privilégierons la qualité à la quantité” note Pierre Vaufrey, l’adjoint mortuacien au patrimoine. Le rez-de-chaussée du futur musée sera essentiellement dédié aux expositions temporaires liées au thème de l’horlogerie, et le premier étage accueillera les collections permanentes. “Une salle du rez-de-chaussée dite salle V.I.P. servira aussi aux réceptions et pourra être mise à disposition du monde économique local pour des événements” ajoute Cédric Bôle. Les porteurs de projets espèrent que la future Cité des Horlogers attirera au moins 40 000 visiteurs par an. Avant sa fermeture, le musée de l’horlogerie de Morteau attirait péniblement 10 000 curieux par an.

La future Cité des Horlogers accueillera aussi un espace cafétéria (image D.R.).

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