Entre Pontarlier et Morteau, petite incursion dans la République du Saugeais, un territoire qui cultive sa différence. Côté paysages et belvédères, elle n’a rien à envier au reste du Haut-Doubs. Visite guidée

J’arpente les pentes verdoyantes du crêt Monniot.

Niché en plein cœur du Saugeais, ce sommet fait le bonheur des raquetteurs et des skieurs en hiver. J’ai pensé, avec raison, qu’une randonnée pédestre sur ses flancs, dans les champs ou en pleine forêt, permettrait de me ressourcer tout en découvrant les richesses de ce petit bout de terre.

Depuis le sommet du crêt Monniot, un panorama étendu.

Chaussures de randonnée, gourde, lunettes de soleil : je n’ai rien oublié d’important pour entamer ma balade du jour, qui va me conduire jusqu’à 1 141 mètres d’altitude. En voiture, je dépasse rapidement Arc-sous-Cicon. J’emprunte la petite route qui conduit aux hauteurs du village, puis, arrivé au parking situé devant l’Auberge du crêt Monniot, j’ouvre la porte de mon véhicule. Très vite, je ressens l’air froid qui balaye le plateau. Il fait seulement 7 °C à 9 heures. Devant moi, se dressent les montagnes du Jura, les sommets helvètes et les toits des Alpes. Néanmoins, pour distinguer avec acuité ces monts, rien de tel que de grimper au faîte du crêt Monniot.

Lieu emblématique de la glisse et des sorties en raquettes en hiver, ce tertre naturel est propice aux belles escapades pédestres quand les beaux jours reviennent. Mon ascension n’est pas éclair. La pente n’est pas très difficile à escalader, mais il faut dire que la nature qui m’environne ne me laisse pas indifférent. Derrière les fils électriques et barbelés des clôtures, j’admire les plantes, les gentianes, les fleurs jaunes, violettes ou rouges qui poussent à foison dans ces espaces verts éloignés des centres urbains. Je respire l’air frais tout en profitant de la solitude qui règne dans ce lieu.

La ferme des OEillettes, sur le chemin de retour du crêt Monniot.

Je perçois maintenant très clairement la croix en bois et les antennes radio érigées au sommet du crêt Monniot. J’entends aussi distinctement le son des clochettes des vaches qui paissent sur les pentes abruptes. Me voilà au point culminant de ma randonnée. Comme par réflexe, je me dirige vers la première table d’orientation placée derrière un bosquet d’arbres et quelques feux de camp. Je monte sur un rebord en bois pour observer le paysage splendide qui me fait face.

En dehors des grands massifs alpins, cachés par la brume matinale, rien n’échappe à mon regard. Levier, Salins ou encore Pontarlier sont dans mon champ de vision. Ayant vu la face est de la crête, je me dirige ensuite avec empressement vers le côté nord-ouest. Là encore, je ne suis pas déçu par le panorama : Arc-sous-Cicon semble auréolée de lumière en contrebas et les riches plaines du Doubs se dessinent à l’horizon. Passé cet instant de béatitude, je poursuis ma balade en prenant la direction indiquée pour le sentier du crêt Monniot. Je passe à droite de la deuxième antenne, puis je dévale une piste en terre qui mène aux prés. J’arrive devant un passage clôturé au moyen d’une petite chaîne. À côté, il y a une borne informative grâce à laquelle j’apprends l’importance qu’occupe l’eau dans le territoire environnant. Ces bornes jalonnent tout le parcours, permettant ainsi de se cultiver en même temps que de flâner.

Je débarque dans les champs. Mon objectif est d’atteindre la ferme des Œillettes, située un peu plus bas, avant de continuer mon périple sur un chemin agricole. Attention aux chevilles, ce versant de la crête est raide ! Je longe la clôture, adressant au passage un petit signe amical de la main aux bovins qui lézardent tranquillement. Après avoir pris la clé des champs, je dois maintenant m’aventurer en forêt, sur des sentiers encore marqués par les pluies du mois de mai. J’ai bien fait de mettre des grosses chaussures de randonnée ! À l’entrée du bois, une sapinière semble, comme les notes de musique entonnées par les oiseaux qui m’entourent, m’inviter à poursuivre sereinement ma route. Rapidement, le layon s’élève et devient plus sinueux. Il débouche finalement sur un large chemin forestier qui va me permettre de rejoindre facilement mon point de départ. Lorsque j’arrive enfin à l’orée du bois, en vue de la Grange Nicod, je reconnais un tableau déjà aperçu pendant mon enfance, quand je skiais sur les pentes enneigées du crêt Monniot.
Informations sur la balade : https://www.cirkwi.com/fr/circuit/350713-circuit-n-1-le-cret-monniot

La Belle d’Entreroches

Le secteur de La Longeville domine l’emblématique défilé d’Entreroches (photo Marion Monnier).

Si vous n’avez jamais visité le Saugeais, vous allez être servi. Le parcours que nous vous conseillons démarre du parking des Auberges, à la sortie de La Longeville. L’itinéraire explore de nombreux hameaux et villages aux alentours : Les Maistrets, Les Prés Vuillins, Les Courtots… Des lieux de passage qui abritent parfois des trésors de l’architecture franc-comtoise, comme Bassignet ou les Arces, où l’on peut admirer des fermes comtoises avec leur tuyé. Le circuit emprunte de plaisants chemins forestiers et agricoles et longe, par moments, les rails du train. Le clou de la balade, c’est bien sûr le splendide défilé d’Entreroches, un véritable canyon creusé par les eaux du Doubs qui laisse place à la magie des gorges et le mystère des grottes. Un endroit propice aux plus folles légendes, telles que celle de la Vouivre, et aux plus belles randonnées en famille.
Info : difficulté moyenne, 13 km, 3 h 30, dénivelé 350 m

La Vy aux Moines

C’est un véritable chemin de pèlerinage qui vous attend. Le point de départ se situe à Montbenoît, haut lieu du clergé régulier dans le Saugeais, devant l’église de l’Annonciation. Au XIIème siècle, les moines de Môtiers, en Suisse, ouvrent une voie d’échange, la Vy, pour rejoindre les chanoines de Montbenoît. Cet itinéraire, extrêmement dangereux à l’époque, traverse la frontière actuelle au niveau des Seignes, passe à proximité du remarquable lac des Taillères et serpente à travers les combes et les zones marécageuses, caractéristiques des montagnes du Jura, pour atteindre le pays des Helvètes. Ces 33 km de randonnée étaient autrefois empruntés par les pèlerins, les marchands de sel et les contrebandiers. En somme, c’est un circuit historique regorgeant de merveilles naturelles que nous vous invitons à découvrir. Un périple à effectuer sur plusieurs jours.
Info : difficulté moyenne, 33 km, 10 heures, dénivelé 940 m

La Côte du Cerf

La crête franco-suisse sur laquelle vous marcherez est parsemée de bornes-frontière (photo Cyrielle Viey).

Arpenter la frontière franco-suisse comme les contrebandiers du XIXème siècle vous tente ? Le circuit que nous vous invitons à tester s’élance de la vieille ferme de la Perdrix, un bâtiment isolé situé à quelques kilomètres d’Hauterive-la-Fresse. La balade traverse le hameau de la Fresse puis se dirige vers la ligne de crête des Rochers du Cerf. Sur le chemin, vous pourrez admirer les paysages de canton de Neuchâtel, le silencieux val du Théverot ou le Mont Châteleu. Un insolite sentier rocailleux, bordé de gentiane, vous conduira au sommet, avec vue sur la Suisse, à 1 210 mètres d’altitude. Le retour se fait par le chemin de la Combe Froide, qui passe par de belles dolines. Si vous êtes attentif durant cette promenade, vous ne manquerez pas d’observer les bornes disposées çà et là le long de la frontière, et dont la plus vieille date de 1766.
Info : difficulté moyenne ; 10 km, 3 h 30, dénivelé : 263 m

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