L'entreprise de La Rivière-Drugeon se prépare à un rush des commandes
Tout le monde est au travail à l'entreprise Romanzini qui réalise près 40% de son chiffre d'affaire en décembre. Une fin d'année capitale.
Moins touchée que d'autres secteurs économiques par le premier confinement, l'entreprise Romanzini de La Rivière-Drugeon avait même profité des effets indirects des interdictions de circulation mise en place pendant la crise sanitaire.
"On a eu moins de souci pour les approvisionnements, explique Corinne Gresset qui gère l'entreprise avec son frère Olivier Romanzini. On travaille avec les pays d'Europe de l'Est. La main-d'œuvre dédiée à la récolte des escargots ne pouvait pas aller travailler à l'extérieur, elle était donc plus disponible. Conséquences : on a eu plus d'appro. Ce qui nous manque aujourd'hui, ce sont les sorties."
Le confinement en cette période de l'année n'arrange pas les affaires de tous ceux qui dépendent en grande partie des fêtes de fin d'année : producteurs d'huîtres, de foie gras, d'escargots pour n'en citer que quelques-uns en restant dans le secteur de l'agro-alimentaire. "En fin d'année, on fonctionne essentiellement avec la grande distribution. Pour l'instant, les commandes sont en retard. On est obligé d'anticiper car tout risque de se passer au dernier moment."
"Pour l'instant, les commandes sont en retard. On est obligé d'anticiper car tout risque de se passer au dernier moment."
Ce qui ne sera vendu devra être stocké sachant que cela ne pose pas trop de problèmes pour une partie de la production mise en conserve. Le reste des escargots est conditionné en plats préparés avec date limite de consommation variable suivant les recettes.
Impossible aujourd'hui de tirer le bilan de l'année 2020 qui restera mémorable mais pas forcément dans le bon sens. "On attend le 31 décembre pour faire le point." Corinne Gresset s'inquiète également de la capacité des transporteurs à faire face à un rush des commandes qui pourraient se concentrer juste avant les fêtes. Seront-ils à la hauteur ?
Le producteur d'escargots de La Rivière enregistre jusqu'à présent une perte de chiffre d'affaires liée à la fermeture imposée aux cafés, hôtels, restaurants. "On travaille habituellement avec les comités d'entreprises qui tardent à se manifester. Tout le monde est impacté."
Le cycle de production s'en trouve chamboulé. Les escargots Romanzini emploient 38 salariés permanents épaulés par une vingtaine de saisonniers à partir de septembre. Sauf que cette année, avec toutes ces incertitudes, le recrutement a été décalé au début du mois de novembre. "On craint que le confinement fasse de gros dégâts chez nos clients habituels. Cela nous amène à nous poser encore plus de questions. À nous d'être pro-actifs, innovants pour se positionner sur d'autres marchés. La situation sanitaire a mis aussi un coup de frein aux projets de développement qui sont reportés sans savoir quand on pourra les réactiver."