Natif de Besançon, il publie un livre où se mêlent sport et justice

Serge Pautot a remporté de grands procès dans le domaine du sport et défendu de grands noms comme Joseph-Antoine Bell contre Bernard Tapie, le Nain volant contre un ministre de l'Intérieur, la défense de joueurs africains face au foot business, Lolo Ferrari contre la Scuderia et obtenu l'arrêt Malaja, "l'arrêt Bosman puissance dix." Il publie un livre co-écrit avec Michel Pautot, son fils.

Le livre de Michel et Serge Pautot, aux éditions du Sékoya.

A Saône, qui se souvient du pataquès immobilier opposant dans les années 50 la mairie... à l'abbé Robert Simon, plus connu sous son surnom de "L'Abbé Volant" ? Plus grand-monde. Dans son livre publié aux éditions du Sékoya "Nos Combats pour le sport et la justice, quelques grands procès", ouvrage qu'il a co-écrit avec son fils Michel, Serge Pautot dévoile de magnifiques pépites. Celle de l'Abbé Volant en est une : "Robert Simon, je l'avais vu plonger à la Gare d'Eau à Besançon. J'avais 12 ans, se souvient Serge Pautot. Il fut l'un des précurseurs de ce qu'on appelle aujourd'hui les "défis solidaires". Il a réalisé plus d'une centaine de sauts, au départ, pour aider au financement de sa paroisse" raconte l'auteur depuis son cabinet, à Marseille.

Il plonge pour financer la réparation de l'église de Saône.

Avec l'argent des premiers plongeons effectués à Villers-le-Lac, l'homme d'Eglise avait restauré son église avec la réparation du clocher et l'installation du chauffage. Il avait également développé du travail à domicile pour les habitants - horlogerie, fabrique de valises, et aussi de coucous, "a participé à l'opération Castors qui aidait des familles modestes à construire elles-mêmes leur maison. 13 sont ainsi sorties de terre" raconte l'auteur. Le curé bâtisseur ne s'arrête jamais. Après les "Castors", il achète un terrain de plusieurs hectares - toujours à Saône -  pour construire un lotissement baptisé "Les Arondes". Le début des ennuis. L'Abbé paye 140 000 francs à la société Soltim qui ne réalise que 10 000 francs de travaux (éclairage, égouts). Les lotis se plaignent. Serge Pautot qui avait rencontré l'abbé alors muté à Sainte-Anne-du-Castelet l'aide en qualité d'ami et d'avocat dans cette "affaire". "Mon arrivée à Saône a été mal perçue... Les gens se sont dits : s'il peut se payer un avocat, il peut payer les travaux" se souvient l'avocat.

Plainte au pénal de la mairie contre l'abbé.

Une plainte au pénal est déposée par la Direction départementale de l'équipement. Certains sont indignés du procès fait à l'Abbé. Les médias s'emballent, certes en faveur de l'abbé, mais sa réputation est mise en jeu. Pour payer les dettes, l'abbé plonge pour ses 70 ans  Villers-le-Lac devant 10 000 personnes en 1983 ! A lire. Le curé volant est décédé en 2000 en laissant "l'image d'un homme d'exception" relate l'auteur.
Aux lisières du sport et du spectacle, le livre évoque aussi Manuel Wackenheim, alias le Nain volant en conflit jusqu'au Conseil d’État. L'homme devait se produire dans le Haut-Doubs (à la discothèque de Goux-les-Usiers) dans le cadre du championnat de "lancer de nains". Le maire, sur demande du préfet et du ministère de l'Intérieur interdit le spectacle jugé "dégradant." Serge Pautot remporte une victoire au Tribunal administratif de Besançon (juillet 1994) mais le Conseil d’État donne raison ensuite au ministère. Le nain est alors stoppé en plein vol.

Concours de lancer de nains à Goux-les-Usiers.

Ce livre qui narre d'autres affaires comme le "drame de Furiani", l'évolution des règles de circulation professionnelle pour les joueurs dans l'Union européenne, le procès de la Scuderia contre Lolo Ferrari pour l'usage du nom...

Qui est Serge Pautot ?
*Avocat à Marseille, Serge Pautot a créé "Legisport", un bulletin d'informations juridiques sportives. Franc-Comtois pure souche, il est aussi vice-président de la fédération française de boxe, président de l'association des Francs-Comtois de Marseille. Il revient, dès qu'il le peut, dans sa ville natale retrouver ses proches. Il a transmis le flambeau et la passion à Michel, son fils, également avocat spécialiste dans le droit du sport. *

Livre : "Nos combats pour le sport et la justice, quelques grands procès" par Michel et Serge Pautot, éditions du Sékoya (24 euros). Préface de Thierry Braillard, secrétaire d'Etat aux sports (2014 - 2017).
 


Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Bisontine
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