Depuis 2019, Koreissi et Élisa Touré sont à la tête d’une entreprise de torréfaction de noix de cajou à Val-d’Usiers. Ils tissent des liens entre Koumantou au Mali, et le Haut-Doubs.

Prendre racine au Mali et porter ses fruits jusqu’en Franche-Comté. C’est l’histoire de Jiriba, “grand arbre” en bambara la langue du Mali, entreprise de torréfaction de noix de cajou à Val-d’Usiers. Mais c’est aussi celle de Koreissi, enfant de Bians-les-Usiers, Franco-Malien, et Élisa Touré. En 2009, le couple part travailler dans le milieu agricole dans la région de Bamako, avec en tête de participer à un projet d’énergies renouvelables.

“Nous avons managé une entreprise qui faisait du bio-carburant de manière durable” raconte Koreissi. “Nous avons aussi travaillé avec les coopératives agricoles pour leur proposer la culture du sésame bio. En complément, les producteurs avaient déjà leurs plantations d’anacardiers et cherchaient à les transformer sur place et à se faire certifier bio. Nous avons monté un atelier de décorticage de noix de cajou avec les coopératives.”
Koreissi et Élisa Touré, avec, en mains, leurs noix de cajou torréfiées à Val-d’Usiers.

L’aventure était lancée. Dès 2012, le couple va se retrouver à la tête d’une unité de décorticage de noix de cajou de 150 salariés en travail saisonnier à Koumantou, à 240 kilomètres de Bamako, mais aussi à la tête d’un Groupement de transformateurs d’anacarde du Mali (G.T.R.A.M.).

Mais l’histoire n’était pas terminée. Koreissi et Élisa avaient un destin : faire connaître la noix de cajou malienne, et ouestafricaine, aux consommateurs européens. En 2019, ils rentrent au Val d’Usiers pour monter, dans la ferme familiale où avait grandi Koreissi, leur entreprise de torréfaction de noix de cajou.

“C’était pour boucler la boucle” poursuit Élisa. “Nous allons chercher les noix de cajou tous les trois mois au Mali. Ensuite, les noix de cajou prennent la route entre Bamako et Dakar, le bateau entre Dakar et LeHavre, et encore le camion entre LeHavre et le Val-d’Usiers. Une fois au Val-d’Usiers, on décharge les 16 tonnes de marchandises.”

Ensuite dans leur atelier, Koreissi et Élisa torréfient le produit par petit volume dans des cuves en cuivre pour assurer la qualité (les noix de cajou sont emballées à l’E.S.A.T.-U.N.A.P. de Pontarlier), et livrent directement leurs clients (grandes surfaces, petites épiceries, fromageries, fruitières, magasins bio, boulangeries…). Ils sont une centaine en Bourgogne-Franche-Comté (10 à Pontarlier, 2 à Morteau et 6 à Besançon) à proposer une gamme riche et variée : nature, grillée, curry, piment, paprika ou caramélisée. Riche en magnésium et vitamines, la noix de cajou est excellente pour la santé. Consommée du petit-déjeuner à l’apéritif, elle s’invite à tout moment de la journée. Excellent coupe-faim, elle permet un grignotage sain. Tournés vers l’avenir, Koreissi et Élisa travaillent, de leur côté, avec Écocert et le label “Fair for Life”, à un projet de certification équitable pour leurs noix de cajou.

“Nous pensons que nous serons certifiés dans 6 mois” termine Koreissi. “Ensuite, sur chaque paquet vendu nous reverserons de l’argent aux producteurs de noix de cajou pour qu’ils fassent des investissements sociaux au Mali.”

Histoire de faire rimer équité et qualité


Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Pontissalienne
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