L’agence Espaces Atypiques met en vente deux appartements empreints d’histoire intégrés dans la maison Vandel rue de la République. L’édifice abritait jadis l’ancien auditoire royal où fut jugé notamment pour adultère le trublion Mirabeau.
Avec sa rampe forgée et son escalier majestueux, le vestibule de l’ancien tribunal invite à se plonger dans l’atmosphère de la cité pontissalienne au XVIIIème siècle. À chaque époque ses misères, et le siècle des Lumières fut surtout celui des flammes pour la capitale du Haut-Doubs. Le premier auditoire de Pontarlier était situé à l’angle des rues de la Gare et de la République. Propriété du marquis de Monnier, il fut détruit par l’incendie du 31 août 1736. Le nouvel auditoire royal fut construit au 8, rue de la République sur les plans de l’ingénieur et architecte Jean Querret.
Organisé autour d’une cour intérieure, ce bâtiment abritait les locaux de justice, deux prisons, l’une pour les femmes, l’autre pour les hommes, une conciergerie, une chapelle et sa sacristie. C’est ici que fut jugé Mirabeau. Cette figure de la Révolution s’était constituée prisonnier en 1782 en vue de faire réviser son procès qui l’avait condamné par contumace à avoir la tête tranchée pour avoir enlevé Sophie, comtesse de Monnier. L’affaire s’achève par une transaction civile conclue entre les deux parties le 11 août 1782. Mirabeau fut écroué à la prison pour hommes le 12 février et n’en sortira que le 14 août. Une incarcération tout en confort, puisque le geôlier, lui avait laissé sa propre chambre en choisissant alors d’aller coucher en prison avec ses six enfants. Tous n’ont pas eu droit à tant d’égards, 14 personnes ont en effet été condamnées à mort dans la salle d’audience du premier étage. À commencer par Dom Jean Ignace Lessus, prêtre réfractaire passé à l’échafaud sur la place Saint-Bénigne.
Au XIXème siècle, les projets d'extension de l’auditoire restent sans suite. La solution d’une nouvelle construction s’impose et l’actuel tribunal est édifié près de la gare de 1865 à 1867. Le bâtiment de la Grande rue est acquis le 13 mars 1867 par Charles-Célestin Vandel, maître de forges qui possédait notamment des usines à la Ferrière-sous-Jougne. Le bâtiment fit l’objet d’une surélévation en 1908 et fut parmi les premiers à bénéficier de l’éclairage électrique à Pontarlier, installé vers 1910.
Cette belle demeure est aujourd’hui une copropriété avec une quinzaine de logements.
“Les deux appartements historiques à vendre sont situés au premier étage de la maison Vandel. Ils sont accessibles depuis l’escalier en pierre. Ces pièces abritaient jadis les locaux de justice”, explique Benoît Chabod, l’agent immobilier d’Espaces Atypiques.
Les décors intérieurs sont typiques des modes architecturaux du XIXème siècle : parquets, boiseries, moulures, stucs, cheminées d’époque : les pièces principales ne manquent pas de charme. Le premier appartement, spacieux avec ses 180 m2, se compose de trois salons dont l’un s’ouvre sur une cour intérieure pittoresque. Il abrite aussi trois chambres, une salle de bains avec toilettes. Une kitchenette se trouve dans l’aile droite avec un W.-C. situé dans la tour. D’une surface de 150 m2, le second appartement se décline autour d’un couloir desservant deux chambres ainsi qu’une cuisine. Deux autres chambres, une salle de bains et un W.-C. complètent cet espace.
“Ces deux appartements peuvent facilement être réunis pour former un ensemble de 327 m2, offrant ainsi de multiples possibilités. Le bien inclut un garage dans la cour ainsi qu’une cave. À noter que des travaux de rénovation seront nécessaires pour optimiser le potentiel du ou des appartements”, précise Benoît Chabod.
L’ensemble de 327 m2 est mis à prix 689 000 euros.