Face aux difficultés de se loger, trois structures - la M.J.C. de Morteau, le C.C.A.S. et le Département du Doubs suggèrent l’option du logement chez l’habitant en proposant aux candidats un accompagnement juridique. Une réunion publique sur le sujet se tiendra le mercredi 31 janvier à 18 h 15 au Centre Médico-Social de Morteau.
La situation du logement n’a sans doute jamais été aussi tendue sur la bande frontalière. Les demandes affluent par centaines chez les bailleurs et dans les agences. “À Pontarlier, il y a en moyenne sept demandes pour une offre”, indiquait Patrick Genre le maire de Pontarlier pour justifier l’intérêt de lancer une Opération programmée pour l’amélioration de l’habitat (O.P.A.H.) à l’échelle de sa commune qui affiche l’une des taux de vacance les plus faibles de toute la région Bourgogne-Franche-Comté. “On n’a jamais eu autant de difficultés pour se loger sur tout le Haut-Doubs. Les tiny houses qui seront prochainement implantées à Pontarlier et Morteau diversifient l’offre mais ne règlent pas cette crise du logement. Il n’y a pas une, mais un cocktail de solutions”, rappelle Jacqueline Cuenot-Stalder.
La vice-présidente du Conseil départemental du Doubs en charge de l’habitat et du logement évoque aussi le “Logement d’abord”. Porté par l’État et le Département du Doubs, ce dispositif repose sur le mécanisme de la location conventionnée. Les propriétaires confient la gestion de leurs biens à l’agence immobilière sociale du Doubs Soliha qui le loue à un loyer abordable à des ménages ne dépassant pas un certain plafond de ressources. En contrepartie, le propriétaire bénéficie de différents avantages : garanties, primes et exonérations fiscales. Soucieux d’explorer toutes les pistes, trois acteurs du logement sur le Val de Morteau - la M.J.C. de Morteau, le C.C.A.S. et le service social du Département - proposent de réactiver une forme d’hébergement qui consiste à accueillir chez soi des personnes de manière transitoire. “C’est un appel à la société civile. Il y a sans doute sur le secteur des familles qui ont envie de contribuer aux difficultés en accueillant simplement chez soi des jeunes travailleurs, des apprentis, des étudiants mais aussi, pourquoi pas ponctuellement, des enfants de l’aide sociale, des enfants porteurs de handicap”, complète Lilian Messmer de la direction territoriale des solidarités humaines du Haut-Doubs. “Accueillir chez soi” n’est pas un produit immobilier de sous-location mais repose sur une démarche volontaire d’hébergement dans sa famille de personnes qui ont le besoin d’une solution temporaire. Au-delà de l’enrichissement humain, cette démarche peut logiquement susciter une peur légitime. “C’est là qu’on intervient en apportant de l’accompagnement juridique. Ce type d’hébergement relève du “contrat de prêt à usage” ou commodat, sans versement de loyer mais avec une contribution aux charges voire un échange de services : nettoyage, courses… On effectue une forme d’appairage en rassemblant les demandes de logement, en organisant les rencontres avec le logeur, en supervisant ce contrat de prêt à usage. On est là pour rassurer, filtrer. Pour l’hébergeur, c’est aussi une façon de donner du sens à son patrimoine.”
Face aux difficultés de logement des jeunes sur le secteur de Morteau, Néolia travaille aussi à l’aménagement d’une vingtaine de studios à destination des étudiants. Un projet d’appartement en colocation est également à l’étude dans la cité horlogère.