De nouveaux points de distribution ouvriront peut-être sur le Val de Morteau
Le confinement a rebattu les cartes du bénévolat dans la distribution de l'aide alimentaire. De nouvelles recrues sont désormais prêtes à conforter les actions menées actuellement de Mouthe au Russey. Premiers enseignements.
Avec la fermeture des points de distribution habituels et la mise en confinement des bénévoles trop âgés, c'est tout une chaîne organisationnelle qu'il a fallu mettre en place pour assurer la continuité de l'aide alimentaire.
Le Haut-Doubs a répondu présent face à ce nouveau challenge social. La Ville de Pontarlier a mis par exemple du personnel à disposition pour aller récupérer des victuailles sur Besançon. Suite à l'appel à bénévolat, une quarantaine de personnes ont postulé à l'unité locale de la Croix Rouge à Pontarlier. "40% ont moins de 40 ans. À nous de les mobiliser au mieux pour qu'ils ne soient pas uniquement associés aux tâches les plus ingrates. La plupart ont pu découvrir "le plaisir de donner à manger". Au niveau du dispositif de la Croix Rouge livraison, on constate qu'ils apprécient d'être passés sur tous les postes : distribution, livraison, nettoyage des véhicules", explique Yves Leclerc qui préside l'unité locale de la Croix Rouge à Pontarlier où l'on a enregistré une envolée des adhésions. Soit 230 nouvelles familles qui s'ajoutent à la centaine de foyers qui bénéficiaient déjà des livraisons de colis sur Gilley et Le Russey.
"Théoriquement, on devrait ouvrir d'ici la fin du mois de mai un point de distribution aux Fins et un autre à Grand'Combe-Chateleu. J'en profite d'ailleurs pour lancer un appel au privé comme au public. On cherche des locaux avec électricité pour installer des frigos. Ce qui permettrait de faire de la ramasse dans les commerces alimentaires du Val de Morteau. Le besoin a toujours été là, il ne manquait que la ressource humaine"
Les bénéficiaires se sont vite adaptés au planning de livraison. "Aujourd'hui, ils attendent le "camion de la Croix Rouge" comme on attendait avant le passage du boucher, de l'épicier, du boulanger ambulant." Yves Leclerc salue aussi la générosité des habitants, des entreprises du Haut-Doubs et pas seulement pour les dons alimentaires. "Emmaüs nous a donné des livres, des jouets pour les enfants. À la Croix Rouge, on a vidé notre stock de fournitures scolaires. On nous demande aussi des produits d'hygiène. L'État apporte sa contribution sous forme de bons d'achats. Le déploiement de la distribution alimentaire sur le Val de Morteau répond à des vrais besoins sur un territoire qui n'est pas seulement occupé par des frontaliers. Théoriquement, on devrait ouvrir d'ici la fin du mois de mai un point de distribution aux Fins et un autre à Grand'Combe-Chateleu. J'en profite d'ailleurs pour lancer un appel au privé comme au public. On cherche des locaux avec électricité pour installer des frigos. Ce qui permettrait de faire de la ramasse dans les commerces alimentaires du Val de Morteau. Le besoin a toujours été là, il ne manquait que la ressource humaine" estime Yves Leclerc qui vient d'investir dans un second fourgon pour répondre à ces nouveaux besoins. Cet investissement s'inscrit aussi dans un projet axé sur le développement de la mobilité sur le Pays Horloger.
Quand solidarité rime avec Haut-Doubs
La solidarité du Haut-Doubs, c'est aussi des secouristes et des ambulanciers qui descendent régulièrement sur Besançon pour renforcer les effectifs au centre d'appel 15. Quelques bénévoles de la Croix Rouge à Pontarlier poursuivent aussi quand cela est possible les cours d'alphabétisation à distance.
"À la demande du Rectorat, on mettra des moyens à disposition pour accompagner les jeunes en situation de décrochage scolaire", conclut Yves Leclerc en estimant que la mobilisation de l'unité locale de Croix Rouge pendant le confinement représente près de 1 750 heures de bénévolat.