Julien Vernier a suivi un parcours professionnel qui lui a permis d’acquérir les bases de la coutellerie, passion dont il a fait son métier depuis trois ans. Ce coutelier privilégie la création de couteaux personnalisés, à usage quotidien

S’il a grandi au Russey, c’est à Pontarlier qu’il a choisi de vivre et travailler. “Ici, je me sens chez moi”, explique le jeune coutelier dont les grands-parents sont Pontissaliens. Après avoir passé un Bac pro en microtechniques au lycée de Morteau, il travaille dans différentes entreprises du Haut-Doubs. L’occasion pour lui de conforter ses bases mais surtout d’acquérir de nouvelles compétences. “J’ai appris les traitements thermiques quand j’étais chez Amyot, le fabricant de mandrins. Puis j’ai été formé aux outils coupants chez Méca-Outils aux Granges-Narboz”, détaille Julien Vernier qui a ensuite eu l’occasion de se familiariser avec la conception et la lecture de plans au poste de prototypiste. “En quinze années d’activité professionnelle, c’est comme si j’avais passé un autre Bac”, estime-t-il, au vu de son parcours.

Julien Vernier a ouvert son atelier de coutellerie “les Lames du Comté” à Pontarlier en février 2022.

Et les couteaux ? Il se souvient avoir touché son premier Opinel à l’âge de 4 ou 5 ans quand il était chez son arrière-grand-mère qui le gardait. “J’ai toujours eu le goût de la coupe.” En 2019, il pense à se reconvertir dans le commerce. Le confinement du Covid lui offre la possibilité de faire un bilan de compétences. “C’est là que j’ai découvert que je maîtrisais finalement toutes les techniques pour fabriquer un couteau : traitement thermique, outils de coupe et gestion de plan.” Il profite de l’obligation de rester chez soi imposée au plus fort de la pandémie pour fabriquer quelques outils de jardin pour ses proches. De bêche en pioche, il finit par fabriquer des couteaux d’abord pour la famille et les amis. “J’ai créé l’entreprise Les Lames du Comté en février 2022”, explique celui qui pratique les trois techniques de fabrication de couteau. Le travail à la forge où l’artisan donne naissance à une lame en la martelant à partir d’un lingot d’acier. Seconde méthode : le “stock removal” qui consiste à découper le gabarit de la lame dans une feuille d’acier. La troisième possibilité repose sur la restauration et détournement d’objet. “Quelle que soit la méthode, on passe toujours par l’étape du trempage de la lame. C’est un procédé thermique assez complexe.”

Il se spécialise dans la personnalisation du couteau comme ce couteau àfromage à l’effigie du Château d e Joux.

La création de couteaux représente aujourd’hui 70 % de l’activité de Julien Vernier, le reste étant consacré à la restauration. “Je cherche à développer le côté service avec la réparation de plaquettes, le redressement d’une lame…” Entre les grandes surfaces, Internet et les autres artisans couteliers, la concurrence est vive dans le monde de la lame. Pour se démarquer, le jeune Pontissalien de 35 ans mise sur la personnalisation des lames, la gravure de motifs. Il peut par exemple intégrer un petit engrenage de montre dans le manche d’un couteau destiné à un horloger.

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Il commercialise ses couteaux sur son site Internet et en participant à des marchés de Noël, salons artisanaux. Les produits fabriqués par Les Lames du Comté restent abordables avec des prix variant de 45 à 525 euros pour un couteau à lame damas. “Ma cible, c’est le grand public. Le gros de ma fabrication, c’est le couteau utilitaire et le couteau souvenir. Il ne faut pas oublier que le couteau est l’un des premiers outils fabriqués par la main de l’homme”, rappelle celui qui sera bientôt artisan d’art, titre attribué après trois ans d’activité. Mais son ambition est d’être un jour maître-artisan. Pour y parvenir, il lui faudra dix ans d’ancienneté et répondre à d'autres exigences techniques.

Couteau de chasse, couteau utilitaire, couteau personnalisé : un assortiment de la production issue de l’atelier les Lames du Comté.
“J’apprécie de faire des couteaux dont on se sert tous les jours”, explique l’artisan en présentant un couteau bien pratique pour se tailler des tranches de saucisson

Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Pontissalienne
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