L’I.N.S.E.E., en partenariat avec la Chambre de métiers de la grande région, s’est livrée à une autopsie du monde artisanal pendant près d’un an et demi. Les chiffres apportés par ces recherches démontrent le poids important de ce secteur.
4 milliards d’euros de richesse dégagée à lui seul, le secteur de l’artisanat est loin d’être un Petit Poucet en Bourgogne-Franche-Comté, dépassant même le domaine de l’automobile en ce qui concerne le nombre d’employés (2,5 fois plus). Il n’est cependant “pas assez mis en lumière”, admet David Martin, le président de la Chambre de métiers de la grande région. C’est pour avoir plus de données économiques, et donc voir le poids réel de l’artisanat en Bourgogne-Franche-Comté, que l’INSEE, associée à la Chambre de métiers, a procédé à une vaste étude qui a nécessité près d’un an et demi de recherches, de fin 2022 à début 2024. L’Institut s’est penché sur l’artisanat “traditionnel”, c’est-à-dire des entreprises de moins de 20 salariés qui effectuent des activités de transformation, de réparation ou de services. Elle n’a néanmoins pas pris en compte les micro-entreprises dans son analyse, en partie à cause de l’opacité des données financières.
Ainsi, selon l’INSEE, la Bourgogne-Franche-Comté compte près de 32 000 établissements relevant du secteur artisanal, qui comprend des métiers très variés, du maçon au garagiste, en passant par le boulanger. Ces entreprises employaient environ 100 000 personnes dans la grande région, en 2019, principalement dans le bâtiment (35 000) et les services (30 000). Mais l’alimentation et la production de biens, les deux autres grands secteurs retenus pour l’étude, tiennent une place non négligeable. “Pensez à la saucisse de Morteau, aux vins de Bourgogne, à l’horlogerie, etc. Ces productions artisanales créent également de la richesse”, insiste Xavier Monchois, chef de division Études INSEE.
Cette analyse révèle surtout le lien direct entre la richesse des habitants et la richesse dégagée par emploi. “On remarque, grâce à nos cartes et nos données, que la zone frontalière de la Suisse, Besançon, Dijon ou Mâcon sont des territoires dans lesquels la richesse dégagée est élevée, contrairement à l’est de la région, plus pauvre”, note Xavier Monchois.