Le Bisontin signe son dixième roman “L’invention d’un père”. Une fois de plus il explore, dans ce huis clos en forêt, la complexité des liens familiaux. Mais derrière l’écrivain sombre, il y a l’homme joyeux.

Une nouvelle saison de rencontres, de dédicaces et de salons s’ouvre pour Arnaud Friedmann. Les prochains weekends du Bisontin seront occupés à faire la promotion de son nouveau roman, “L’invention d’un père”. L’histoire d’un homme qui se sait condamné par la maladie. Il a fui le domicile conjugal et n’a encore jamais rencontré sa fille Béatrice, un bébé de quelques mois à peine. Avant de mourir, il enlève la fillette à sa mère pour vivre ses derniers jours reclus dans une cabane dans les bois, aux côtés de sa fille dont il apprend progressivement à être le père en tentant de lui transmettre un peu de lui et de son histoire par des lettres qu’elle lira sans doute plus tard… Ce nouveau roman, sombre comme sait les faire Arnaud Friedmann, est sans doute promis à une belle carrière, les premières critiques sont plutôt enthousiastes.

Voilà plus de vingt ans que le Bisontin qui a fêté ses 50 ans a publié son premier roman. Mais beaucoup plus longtemps encore qu’il écrit. “Depuis l’âge de 15 ans, avec un premier roman qui n’est jamais sorti. J’ai d’abord été passionné par la lecture, avant de venir à l’écriture. J’étais fils unique et à la maison, nous n’avions pas de télé, j’ai donc eu la passion des livres.”

Le Bisontin Arnaud Friedmann signe là son dixième roman.

Il lui faudra dix ans, après quelques refus polis mais encourageants, pour convaincre une première maison d’édition de le publier. “Entre l’âge de 20 ans et de 30 ans, je surveillais ma boîte aux lettres quasiment tous les jours dans l’attente d’une réponse” sourit-il. Une maison d’édition de Dole lui fera confiance, puis des éditeurs nationaux comme La Martinière ou Jean-Claude Lattès pour ses romans suivants, jusqu’à la Manufacture de livres, son actuel éditeur.

La pâte qu’Arnaud Friedmann pétrit dans la plupart de ses romans, c’est celle de la complexité des liens familiaux. Peut-être parce que lui-même a souffert de l’absence continue d’un père ? Peut-être parce que son statut de fils unique l’a incité à se tourner plus que d’autres vers une introspection provoquant ces questionnements sur les rapports familiaux qu’il dépeint aujourd’hui avec force ? Peut-être parce qu’aujourd’hui c’est à son tour de devoir transmettre à ses deux filles des leçons sur sa vie ? “C’est sans doute un peu de tout cela” reconnaît-il, avant d’ajouter : “J’évacue certainement mon côté sombre dans les livres qui sont peut-être une version noire de moi-même qui suis pourtant quelqu’un de plutôt joyeux et enthousiaste dans la vraie vie. Mais j’avoue que dans l’écriture, je suis plus à l’aise dans ce registre sombre que je ne le serais dans le comique” sourit le romancier. “Et si je devais vivre de ce que j’écris, je ferais sans doute des livres moins sombres !” ajoute-t-il.

Car l’écriture n’occupe pas toute la vie d’Arnaud Friedmann, loin de là. Dans la vie quotidienne, l’homme travaille au siège régional de France Travail. Il est également très impliqué dans la librairie Les Sandales d’Empédocle au centre-ville de Besançon dont il est actionnaire depuis 6 ans et où il gère notamment le volet animations et organisation des rencontres. Et pour alimenter les coups de cœur de la librairie, l’écrivain lit entre un et deux livres par semaine.

Si bien que l’écriture, c’est essentiellement pendant ses vacances d’été qu’il s’y attelle vraiment. Dans son jardin secret, là où il dit connaître presque plus de monde qu’à Besançon, ce petit coin d’Italie sur la côte adriatique où il passe tous ses étés depuis sa naissance. “Dans un endroit où mes grands-parents allaient déjà, où mes parents m’ont emmené depuis que je suis bébé, et où aujourd’hui j’emmène mes filles” note Arnaud Friedmann. Le romancier bisontin a sans doute puisé dans ce lieu de vacances où il s’est toujours senti si bien le sujet de son prochain livre…

En attendant, il s’apprête à courir les salons du livre et autres rencontres littéraires à la rencontre de ses lecteurs et d’autres auteurs. On le verra sans doute aussi à l’automne sur le salon bisontin Les Livres dans la Boucle. Des rencontres qui sont autant d’occasions pour Arnaud Friedmann de rompre la solitude de l’écrivain, et de dévoiler sa vraie nature de jeune cinquantenaire qui aime la vie et ses joies.


Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Bisontine
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