Peu connu au niveau local et pourtant plébiscité à l’international, le logiciel développé par la P.M.E. bisontine est devenu le standard mondial de l’analyse des surfaces et amène Digital Surf à poursuivre sa croissance.
Aujourd'hui, avec près de 25 000 licences installées, il n’y a plus une voiture, plus un avion, plus un smartphone, plus un billet de banque dans le monde qui ne soit conçu ou vérifié par notre logiciel Mountains”, explique Christophe Mignot, dirigeant de Digital Surf. Partenaire des plus grands fabricants mondiaux d’instruments, son entreprise créée en 1989 a su s’imposer dans les domaines de la métrologie de surface et de la microscopie, au point de devenir une référence. “On avait dans l’idée de devenir un peu le Windows des microscopes. Aujourd’hui, c’est fait.”
Cette expertise, reconnue dans les milieux professionnel et de la recherche, avec plus de 700 mentions dans des publications scientifiques en 2023, passe malheureusement inaperçue à Besançon. Les applications multiples du logiciel Mountains offrent pourtant bien des possibilités dans l’analyse des surfaces, à l’échelle micro et nanoscopique. Que ce soit pour des recherches archéologiques, la restauration d’œuvres d’art, la conception de matériaux de demain ou le contrôle d’objets du quotidien. “Quand on nous demande ce que nous faisons, les gens sont souvent surpris de la réponse. Surpris que notre logiciel soit préconisé par plus de 50 fabricants de microscopes et d’appareils d’analyse des surfaces, du Japon à la Californie en passant par l’Allemagne.”
Le patron bisontin a donc eu l’idée de lancer cette apostrophe sur les réseaux sociaux : “Comment ? Il y a ça à Besançon et on n’en parle pas plus ?” Un gentil tacle qui renvoyait plus largement à son déficit de notoriété, en termes de marque employeur. “Le problème est qu’on a très peu de clients locaux, 90 % sont étrangers. Ce qui fait qu’on touche peu le grand public.”
L’entreprise, qui poursuit sa croissance avec de nouveaux recrutements, a rejoint dans le même temps la plateforme Welcome to the Jungle, dans l’espoir d’attirer de jeunes talents. “On a constaté qu’on avait plus de retours que dans le réseau de recrutement traditionnel”, indique Christophe Mignot. Comme beaucoup, il aimerait pouvoir davantage s’appuyer sur des candidatures locales, sans avoir à faire venir des personnes des quatre coins de la France. “On n’a pas mal de gens qui viennent de l’Université de Technologie de Belfort Montbéliard (U.T.B.M.), où ils sont formés en informatique 3D. On a également les écoles d’ingénieurs. Mais on sait aussi qu’il y a de plus en plus de besoins dans l’industrie, l’e-tech ou l’intelligence artificielle. Les universitaires ne doivent donc pas hésiter à renforcer leur filière informatique, et pas seulement sur la partie gestion”, estime le gérant.
Une dizaine de postes sont à pourvoir actuellement dans son entreprise, dont six créations nettes. Les profils recherchés sont variés (commerciaux, ingénieurs, responsable formation client…), avec la possibilité d’être formés en interne pour certains. Une cinquantaine de collaborateurs occupent aujourd’hui le siège bisontin de la rue Lavoisier. Un siège qui n’a cessé d’évoluer au fur et à mesure du développement de l’entreprise, avec la réhabilitation progressive des espaces. L’aménagement de nouveaux bureaux permettra d’occuper prochainement la totalité des 1 600 m². Preuve du dynamisme de Digital Surf, qui espère dépasser cette année les 6 millions d’euros de chiffre d’affaires.