La conclusion du volet administratif de l'affaire de soupçons d'agressions sexuelles à l'Institut des beaux-arts.
C'est la décision de la maire de Besançon à l'issue de l'enquête administrative dont les conclusions ont été présentées ce midi. Démis de ses fonctions, Laurent Devèze écopera également d'une sanction disciplinaire pouvant aller jusqu'à la révocation.
L'intéressé a été mis au courant ce matin, juste avant qu'Anne Vignot et son adjointe à la Culture Aline Chassagne ne convoquent la presse pour dévoiler les résultats de l'enquête administrative diligentée par la Ville afin de faire la lumière sur ce dossier. En parallèle d'une enquête judiciaire menée par le Parquet de Besançon.
Au centre de cette affaire figure Laurent Devèze, directeur de l'Institut supérieur des beaux-arts (ISBA) depuis une douzaine d'années. "À la suite de dénonciations diffusées sur les réseaux sociaux, nous avions décidé de diligenter une enquête administrative. Cette enquête est aujourd'hui terminée, elle nous a amenés à conclure à des dysfonctionnements graves qui motivent la décision de suspendre le directeur de l'ISBA de ses fonctions" résume Anne Vignot.
"L'enquête a révélé des faits concordants, répétés et graves, des comportements inappropriés."
L'enquête avait démarré peu après la diffusion de ces messages sur les réseaux sociaux, faisant allusion à des pratiques d'agressions sexuelles et de harcèlement à l'automne dernier. "L'enquête menée par notre service ressources humaines et suivie de près par le ministère de la Culture a commencé par des entretiens individuels. 63 personnes (personnel, agents, élèves et anciens élèves) ont été entendues, puis une trentaine ont répondu par écrit, si bien que les personnes mises en cause ont rapidement été identifiées. L'enquête a révélé des faits concordants, répétés et graves, des comportements inappropriés et des manquements aux obligations. Ce qui justifie cette décision de démettre le directeur de ses fonctions" développe Aline Chassagne.
"Le personnel est soulagé de cette décision mais ressent beaucoup d'inquiétudes pour l'avenir."
Conformément au Code de la fonction publique territoriale, Laurent Devèze sera réintégré à son administration d'origine (la Ville) "afin de pouvoir entamer la procédure de sanction disciplinaire" note Anne Vignot. Cette sanction peut aller jusqu'à la révocation pure et simple de M. Devèze.
Un autre agent de l'ISBA qui se serait octroyé la liberté d'organiser "des soirées au sein de l'ISBA" a été mis en cause dans l'enquête. Cet agent ne fait plus partie des effectifs de l'institut, il ne pourra donc pas être sanctionné par la Ville. "Un directeur par intérim va être nommé dans les prochaines semaines" confirme Aline Chassagne sans révéler de nom. La priorité de la Ville est désormais de redonner de la sérénité à l'ISBA. "Le personnel est soulagé de cette décision mais ressent beaucoup d'inquiétudes pour l'avenir" ajoute la présidente de l'Institut.
De son côté, la justice poursuit ses investigations sur le volet judiciaire de l'affaire qui pourrait donner lieu à d'autres condamnations.