À 23 ans, Matteo Soueï, étudiant ingénieur à Sup Microtech revient d’un voyage de six mois en Amérique du Sud. Il a parcouru 5 000 km à vélo en totale autonomie dans des conditions parfois extrêmes.
Le corps et la tête bien faits. À 23 ans, Matteo Soueï, étudiant ingénieur à Sup Microtech en mécatronique, consacre une partie de son temps libre à sa passion : explorer le monde en bikepacking (voyager à vélo en totale autonomie). Il coordonne ses deux facettes pour organiser au cordeau ses longs périples au bout du monde car chaque faux pas peut s’avérer dangereux : équipement de survie, vêtements adaptés au grand froid, gestion stricte de l’eau, itinéraires rigoureux, systèmes de communication de pointe…

Car des voyages aussi calmes qu’un long fleuve tranquille, très peu pour lui. Matteo aime le goût de l’effort, la récompense n’en est que plus savoureuse. Sa dernière aventure en date ? L’exploration de l’Amérique du Sud, de la Patagonie au Chili, en passant par l’Équateur, l’Argentine, la Bolivie et le Pérou pendant six mois, de février à août derniers.
Des sommets de la Cordillère des Andes au désert d’Atacama, le plus aride au monde, les défis ne font pas peur au jeune homme. Comme monter des volcans. “J’aime bien procurer l’effort. Je n’ai jamais ressenti la même chose sans voyager à vélo”, confie-t-il.

À l’effort sportif s’ajoutent des conditions météorologiques extrêmes : des vents violents à plus de 100 km/h dans le désert d’Atacama, des tempêtes de sable et des températures négatives. En Bolivie, Matteo a gravi le volcan Uturuncu jusqu’à 5 800 mètres. “À plus de 5 000 m, chaque coup de pédale était pour moi une victoire. Le manque d’oxygène, le froid, les émanations de soufre du volcan, les éboulements, le terrain extrêmement accidenté… tout semblait vouloir me faire renoncer.”
Matteo préfère voyager seul. “On apprend beaucoup sur soi-même quand on est seul, la difficulté n’est pas la même. C’était un enfer mais à la fin, je suis content.” Le moteur du jeune homme : découvrir et s’immerger dans une autre culture que la culture occidentale, “parler comme ils parlent, manger comme ils mangent”, tout en combinant une nature sauvage. Parler espagnol, anglais et un peu russe l’aide sans conteste.

Avant l’Amérique du Sud, Matteo a arpenté le Kirghizistan, l’Écosse, le Pays de Galles, la côte méditerranéenne. Son prochain périple va se dérouler au Pakistan pour explorer la chaîne de l’Himalaya et du Karakoram le long de la frontière avec l’Afghanistan, voyage dont il aimerait tirer un documentaire.
Car Matteo Soueï touche aussi à la caméra et à l’appareil photo. “J’ai d’ailleurs hésité entre une école d’ingénieur ou de cinéma”, sourit-il. Il a déjà réalisé un court-métrage au Kirghizistan pour lequel il a reçu le prix Philoxenia. Matteo a en outre créé une association, Cyclearth, qui regroupe des gens voyageant à vélo partout dans le monde. “Je ne m’ennuie pas”, conclut-il dans un sourire.
Pour mener de front toutes les facettes de sa vie à 100 à l’heure, l’endurance de Matteo est sans aucun doute un atout précieux.