La plus grande ville de Franche-Comté a gagné 3 591 habitants depuis le dernier recensement. Le territoire du Grand Besançon frôle désormais les 200 000 habitants.
Avec 120 057 habitants officiellement recensés, la ville de Besançon a retrouvé des couleurs sur le plan démographique. Voilà 50 ans que l’ex-capitale franc-comtoise courait après son illustre passé. C’est en effet au milieu des années soixante-dix que la ville comptait le plus d’habitants, 120 315. Depuis cette période, la population locale s’est lentement érodée au fil des décennies pour tomber à son plus bas au début des années quatre-vingt-dix où elle ne comptait plus que 113 000 habitants. Cette stagnation aura duré plus de vingt ans. En 2011, Besançon franchit péniblement la barre des 115 000 habitants, puis continue son redressement avec 116 466 habitants en 2016, 119 198 en 2021 et donc pour la première fois depuis 1975, Besançon passe à nouveau la barre des 120 000 habitants.
“La population continue d’augmenter au même rythme dans les deux grandes villes de la région, Dijon et Besançon (+ 0,5 % par an). Cette progression s’observe également dans les intercommunalités limitrophes, reflet d’une périurbanisation qui ne se dément pas” commente l’I.N.S.E.E. Bourgogne-Franche-Comté. Si ces chiffres constituent une bonne nouvelle pour la ville en matière de dotations financières de l’État notamment, l’augmentation de la population s’accompagne également de contraintes. La première, en matière de logements. “La population augmente et en plus, le nombre de personnes par logement diminue. Ces deux données nous obligent à anticiper les choses. Pour cela, il faudrait qu’on produise à Besançon 450 à 500 nouveaux logements par an” commente Aurélien Laroppe, l’adjoint bisontin à l’urbanisme.
En effet, avec l’éclatement des familles, le nombre de personnes par logement (on compte 72 000 logements à Besançon) est en baisse constante : 1,58 personne par logement en moyenne, contre près de 2 personnes par logement il y a une quinzaine d’années. C’est ce qu’on appelle dans le jargon le “desserrement des ménages”. “Même si la population n’augmentait pas, il faudrait donc plus de logements. Avec ce taux d’1,58 personne par logement, les besoins sont déjà de 15 % supérieurs.”
Mais depuis trois ans, on est loin du compte : entre 250 et 300 logements seulement ont été construits chaque année. Besançon essaie d’anticiper les besoins en lien avec les constructeurs et promoteurs locaux. Mais les prévisions ne sont pas toujours justes : il suffit d’un recours judiciaire pour retarder un programme. On l’a vu aux Vaîtes, on le constate ce mois-ci encore avec l’annulation par le tribunal administratif d’un projet d’envergure à Casamène. Malgré les aléas, la Ville compte bien retrouver le rythme d’environ 450 à 500 logements par an. “Plusieurs projets vont sortir dont les travaux devraient être engagés d’ici la fin de l’année : comme Brulard, le site Mounié chemin du Barlot (revu à la baisse), des maisons individuelles aux Tilleroyes, plusieurs projets de réhabilitation rue de l’École, rue Bersot, rue de Pontarlier” énumère Aurélien Laroppe. Insuffisant encore pour rattraper le retard pris des dernières années.
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