Charlotte Lhosmot a pris, cet été, la suite de son père, François, à la tête de l’officine familiale située rue de Belfort à Besançon. Ici, on cultive l’amour du métier et la proximité avec les clients depuis trois générations.
Une officine familiale depuis 1967
"Le matin, je vais à la maison !” La jeune pharmacienne s’en amuse, et n’est pour ainsi dire pas très loin du vrai, puisqu’elle vivait encore, il y a peu, dans la maison familiale attenante à l’officine. Après avoir exercé un an et demi dans une autre pharmacie bisontine, Charlotte Lhosmot retrouve ainsi un lieu qu’elle connaît bien, pour en prendre la gestion. “Pour moi, cela a toujours été une évidence. J’ai baigné dedans depuis toute petite, que ce soit lors des discussions à table le soir ou lorsque je me glissais derrière le comptoir pour les observer.”
L’histoire a commencé en 1967 avec sa grand-mère pharmacienne. “Elle s’est installée ici, après ses études, avec son mari.” Un laboratoire d’analyses (en lieu et place de la maison actuelle) complétait la pharmacie. La famille, qui avait des attaches dans le quartier, va très vite développer un service de proximité et renforcer ses liens avec les habitants. “Mon arrière-grand-mère avait, elle-même, fini sa carrière en tant que directrice de l’école de filles des Chaprais”, indique Charlotte.
Transmission de trois générations
Aujourd’hui, l’aventure se poursuit pour les Lhosmot avec cette nouvelle transmission. François, le papa, qui avait déjà repris le flambeau il y a 40 ans, passe à son tour la main à sa fille. Un schéma idéal à l’heure où nombre de pharmaciens peinent à recruter ou trouver un repreneur. Lui, n’a pas eu à se poser la question et mesure sa chance. “Il y a encore quelques années, on recevait plein de C.V., aujourd’hui on n’en a plus un”, remarque François.
Des métiers en évolution
Le métier a évidemment évolué. “J’ai vécu moi-même pas mal de transformations : l’informatisation, le passage à la carte Vitale... et il va y en avoir encore d’autres”, assure-t-il.
Sa fille en a bien conscience aussi. “Les nouvelles générations se préparent à de nouveaux défis. Nous sommes les premières à être formées à la vaccination, aux entretiens thérapeutiques, à la possibilité de prescription... La façon de travailler sera différente à l’avenir, c’est sûr, et les pharmaciens vont avoir un rôle encore plus important.”
Là où la jeune femme est plus interrogative, c’est sur les conditions du métier, “plus compliquées qu’avant”, avec des tensions d’approvisionnement sur les médicaments et la pénurie de personnel. “Il faudrait revaloriser les formations. Les promos de pharmaciens sont moitié moins remplies qu’avant et les nouvelles prérogatives creusent encore l’écart avec les préparateurs en pharmacie, dont le métier est pourtant très voisin et quasiment indifférenciable au quotidien.”
Une pharmacie de quartier
Arrivée le 1er juillet, Charlotte veut s’inscrire dans la continuité et partage la même idée du métier que son père. “On a créé des liens avec notre clientèle. C’est une petite pharmacie de quartier. Il y a très peu de gens qui passent et qu’on ne connaît pas”, souligne-t-elle. “On prend le temps d’écoute et de conseil nécessaire, ce qui est très apprécié et qui est de plus en plus demandé depuis le Covid.”
La jeune pharmacienne sait qu’elle peut compter pour ce faire sur le renfort ponctuel de son papa, ainsi que de l’équipe en place, Céline et Aline. Deux salariés qui la connaissent bien, pour l’avoir côtoyé tôt. “Aline aura connu les trois générations, d’abord en apprentissage avec ma grand-mère, puis avec mon père et aujourd’hui avec moi”, se félicite-t-elle, en ayant un message pour cette équipe “très fidèle et très compétente, qui donne envie de faire les choses bien.”