Depuis presque 30 ans, le castel Saint-Denis subit d’importants travaux de consolidation et de rénovation. Au printemps 2024, le site devrait rouvrir au public. Retour sur les différentes phases de travaux de ce château médiéval.
Un site historique
À des kilomètres à la ronde, la Tour de Saint-Denis est visible de loin, au milieu d’une épaisse végétation. Dernier vestige encore debout du castel Saint-Denis, cette tour ainsi que d’autres dépendances ont fait l’objet de lourds travaux depuis près de 30 ans. “Les gros travaux sont finis, aujourd’hui il faut consolider”, souligne Rémy Sitz, directeur de l’Association patrimoine insertion (A.P.I. 25), en charge des travaux. Perché sur un éperon rocheux sous lequel s’étend la réserve naturelle du ravin de Valbois, le castel Saint-Denis domine la vallée de la Loue et les villages de Scey-en-Varais et de Cléron. Encore propriété de l’ancestrale famille de Scey, le château a vu s’ériger sa première tour en 1166.
Des travaux depuis 30 ans
Inscrit à l’inventaire des Monuments historiques en 1934, le château médiéval a déjà fait l’objet d’un premier programme de restauration dès 1985 avec un chantier de jeunes bénévoles. Rémy Sitz suit les travaux depuis 1995. “Au début, il a d’abord fallu défricher car les ruines étaient envahies par la végétation.” De gros travaux d’excavation ont eu lieu. “Aujourd’hui, on marche un mètre plus bas. Mais 15 centimètres plus haut que le sol existant à l’époque, ceci afin de protéger les dalles historiques”, resitue Rémy Sitz.
La restauration de la basse-cour
Pendant dix ans, l’association s’attelle à restaurer la basse-cour, datant des XVI et XVIIèmes siècles et qui contenait des dépendances telles une forge, une citerne, une sommellerie et des écuries. “Nous avons consolidé toute l’enceinte et restauré morceau par morceau. Tout s’éboulait. Aujourd’hui, s'il n’y avait pas eu de travaux, ce serait un talus”, observe le directeur d’A.P.I. 25. De la même manière, au début du XXème siècle, le marquis de Scey de l’époque mandate des maçons suisses afin de consolider les arases de mur. “Ils sont montés à 20 mètres de haut à l’époque pour restaurer la tête de la Tour. Même s’ils ont utilisé du béton, la tour ne serait plus debout s’il n’y avait pas eu cette consolidation”, relève Rémy Sitz. Dans les années 2000, l'association travaille dans le château, “sans toucher la tour”, et notamment le “treulle”, vieux mot désignant le logement des soldats. “C’est un gros mur de 25-30 mètres, tout à la pointe, côté réserve naturelle”, explique Rémy Sitz. À cause du relief géographique, le chantier devient plus technique et nécessite de monter des échafaudages. “Nous avons déployé un diplôme de monteur d’échafaudage pour nos employés en insertion, l’association a investi dans du matériel lourd et spécialisé.”
La restauration de la tour
Puis en 2019 vient enfin la restauration de la Tour de Saint-Denis, incomplète mais encore debout, s’élevant à 41 mètres de haut côté falaise. En 2020 et 2021, une restitution et restauration de la tour maîtresse Montsoufflot, située à l'extrémité de l’éperon rocheux, est lancée.
Les travaux réalisés depuis presque trois décennies ont nécessité chaque année 10 000 heures de travail en insertion avec une équipe de 8 personnes, été comme hiver. Chaque pierre utilisée pour les restaurations provient du château, détruit par Louis XIV lors de la conquête de la Franche-Comté en 1674. “Nous avons changé 100 m3 de pierres, ce qui fait en poids 150 tonnes, mais ça ne se voit pas”, souligne Rémy Sitz.
Selon la communauté de communes Loue-Lison, qui porte les travaux, les 12 phases de restauration ont nécessité un budget de 190 000 euros chacune, subventionné à 80 % par la Région, la D.R.A.C. et le Département. Soit un montant total de près de 2,3 millions d’euros. L'objectif est de pérenniser le site et d’assurer une ouverture au public qui est prévue au printemps 2024. En attendant, l’office de tourisme propose des visites guidées. La prochaine a lieu le 27 septembre.