Le nouveau système valable sur tout le territoire de la communauté de communes du Val de Morteau entrera en vigueur ce 1er janvier 2024. Les explications.
Une fois tous les quinze jours et non plus toutes les semaines. La fréquence de collecte des bacs verts (les déchets résiduels) sera divisée par deux dans les huit communes du Val de Morteau à partir du début d’année prochaine. Les camions-bennes ne passeront donc plus qu’une fois tous les quinze jours à Morteau, Villers-le-Lac, Montlebon, Grand’Combe-Châteleu, Les Gras, Les Fins, Les Combes et Le Bélieu.
Pourquoi ce changement ? Pour une raison de cohérence d’abord : la communauté de communes du Val de Morteau (C.C.V.M.) était la seule des neuf intercommunalités du Haut-Doubs à être restée sur ce rythme d’une collecte hebdomadaire. Et ensuite pour une raison d’adaptation au changement d’habitudes des foyers.
“Depuis l’instauration de la redevance incitative et du tri il y a une dizaine d’années, on s’est aperçu que le volume des déchets résiduels jetés dans le bac vert avait baissé de près de 40 %. La plupart des usagers ne sortaient déjà plus leur bac vert toutes les semaines, ils le font en moyenne une fois toutes les trois semaines, ce qui fait que les camions tournent parfois pour pas grand-chose dans certaines rues. Ce changement répond à une vraie logique” justifie Cédric Bôle, le président de la C.C.V.M.
Le nombre de levées comprises dans le forfait annuel passe ainsi de 18 à 12. Au-delà de 12, la levée supplémentaire sera payante. Cette baisse de la fréquence du service se justifie d’autant plus selon les élus communautaires “qu’avec la généralisation à venir des solutions pour les biodéchets (environ un tiers des déchets résiduels actuellement), les volumes des bacs verts devraient continuer à diminuer. Nous passerons aussi l’an prochain de 12 à 17 composteurs collectifs” précise la C.C.V.M.
La collectivité prévoit cependant quelques particularités pour les grandes collectivités et établissements publics (type hôpital ou lycée) en leur maintenant la possibilité de collecter leurs déchets toutes les semaines. Pour la collectivité, ce changement de cadence dans le ramassage des ordures ménagères représente une diminution des coûts de 80 000 euros par an environ.
Si le volume de déchets résiduels est en forte baisse, le volume global des déchets produits par les habitants (si on y ajoute les déchets recyclables mis dans les bacs jaunes et les déchets déposés à la déchetterie) reste globalement orienté à la hausse (+ 5 %). Les filières du tri se développant en parallèle, il ne faut donc pas s’attendre à une baisse du tarif de ce service déchets. “D’autant que les taxes sur l'environnement sont amenées à tripler et qu’on doit aussi tenir compte de la hausse des coûts de l’énergie et des carburants” note Cédric Bôle.
Une nouvelle grille tarifaire va donc entrer en vigueur en même temps que le changement des tournées de collecte, au 1er janvier. La construction de cette nouvelle grille pour la collecte des ordures ménagères est ainsi apparue nécessaire “notamment pour assurer l’équilibre du budget annexe des ordures ménagères où je le rappelle les recettes doivent compenser les dépenses et qui ne peut pas être compensé par un transfert du budget général, et enfin continuer à inciter les usagers à trier leurs déchets et surtout à réduire globalement le volume global de leurs déchets. C’est également une question d’équité tarifaire entre les usagers, en fonction de plusieurs critères : taille des familles, habitat individuel ou collectif, fréquence des collectes, volumes totaux de déchets produits, etc.” poursuit Cédric Bôle.
Ainsi pour un nombre minimal de 12 vidages par an d’un bac de 80 litres, il en coûtera désormais 148 euros aux abonnés, contre 141 cette année, 194 euros contre 187 pour un bac de 120 litres, 265 euros au lieu de 257 pour un bac de 180 litres, etc. Autre nouveauté : pour un même usager, le volume de son bac jaune sera limité à trois fois celui du bac vert. Au-delà, le volume supplémentaire du bac jaune sera facturé 25 centimes le litre.
Au final, comme le résume le président de la C.C.V.M., “la population n’est pas invitée à trier mieux pour payer moins, mais pour limiter les hausses, telles que constatées ces dernières années.” Malgré les augmentations prévues en ce début 2024, les tarifs pratiqués par la C.C.V.M. pour la collecte des ordures ménagères restent inférieurs à ceux du secteur de Pontarlier ou du Plateau de Maîche par exemple