Le maire de Morteau évoque les cellules de crise mises en place pour aider les Mortuaciens. Il est dubitatif quant aux mesures du voisin suisse pour enrayer le Covid-19.
La Presse du Doubs : Le laboratoire d'analyses médicales rue Victor-Hugo à Morteau a ouvert lundi 30 mars un dépistage Covid en drive-in. Quels sont les premiers retours ?
Cédric Bôle : Des personnes ont été déjà dépistées mais je ne peux pas encore vous donner de chiffre. Je le rappelle, ce dépistage est restreint et réservé aux patients présentant un risque de développer une forme d’infection grave, sur prescription médicale seulement ainsi qu'aux professionnels de santé.
Notre article ici :
La mairie a accompagné le laboratoire en aide logistique.
La Ville de Morteau est-elle en ordre de marche ? Les agents sont-ils à leur poste ?
CB : Les services ont été très réactifs dès le départ. Aucun agent n'a fait valoir son droit de retrait. Je tiens à saluer l'engagement de chacun. Si nous avons fermé l'accueil physique de la mairie, des agents répondent toujours au téléphone. On reçoit énormément d'appels en mairie : la population se renseigne et on répond. 90% des services administratifs fonctionnent. La continuité du service public est garantie.
Comment réunissez-vous vos équipes ?
CB : Plusieurs fois par semaine, nous programmons des réunions de suivi en visioconférence avec les élus. Nous avons mis en place des cellules de crise.
Lesquelles ?
- Répondre aux urgences
- Une cellule pour récolter du matériel médical. Nous avons organisé 2 collectes pour les professionels de santé et l'hôpital. Cela a bien fonctionné.
- Une cellule en direction des populations fragiles et seniors. Des portages de repas à domicile se font avec 30 bénévoles, avec l'aide de la Croix rouge. L'ensemble des nouveaux élus téléphonent aux seniors (500 personnes) pour savoir si tout va bien. Objectif : voir s’ils sont en bonne santé. La plupart sont bien organisés.
- Une cellule économique. On veut recenser puis aider les entreprises. On travaille à un plan d'après confinement.
Vous êtes le président du conseil de surveillance de l'hôpital de Morteau. La situation est-elle toujours aussi compliquée ?
Notre article du 24 mars ici :
CB : Elle est à l’image de ce que peuvent vivre les centres hospitaliers français avec un personnel soignant en première ligne. Un certain nombre a dû être arrêté pour raison de santé et c'est pour cette raison que nous avions lancé un appel. 17 personnes sont venues de leur propre chef à l’hôpital. C'est un appel qui a marché et je remercie les professionnels investis à 600% dans cette guerre. La Ville a commandé 13 000 masques dont 12 000 masques chirurgicaux. Les besoins apparaissent au quotidien : nous avons des demandes de l’hôpital également en sur-blouses.
Les Mortuaciens se montrent solidaires ?
CB : Un réseau de couturières est opérationnel. 31 personnes confectionnent 400 blouses. Je suis très satisfait de cette solidarité du territoire en cette période.
La Suisse était encore la semaine dernière en activité, des Suisses faisaient encore leurs courses à Morteau, des frontaliers se rendaient toujours à l'usine. Quel est votre sentiment ?
CB : J'ai beaucoup d’interrogations sur la stratégie suisse. Je suis inquiet. Quand la situation sanitaire diminuera, j'espère qu’il n'y aura pas de différence sanitaire entre la France et la Suisse. Je ne suis pas certain que le confinement français soit bien compris.
(Notre article sur ce sujet le 27 mars)
Je remercie toutes les personnes engagées et les commerçants qui assurent la continuité pour la population.