Un des plus grands amoureux du cheval comtois. Hommage.
Épona des Tilleuls, sa jument fétiche, fait une nouvelle fois la une en couverture d’un livre dédié à l’histoire de notre race locale et à ses éleveurs.
Hervé Cagnon, agriculteur de puis 1987 est un promoteur du cheval comtois. “Le cheval a toute sa place dans mon exploitation, je pratique le pâturage mixte et l’entretien de mes parcelles sans motorisation”, précise-t-il. Des études prouvent que lorsque plusieurs types d’animaux pâturent ensemble, le risque parasitaire diminue fortement. “Ce fleuron de notre patrimoine vivant, il faut le regarder avec humilité, garder les pieds sur terre, on lui doit tant. Ce cheval a aidé l’homme à grandir”, plaide Hervé.
Intarissable sur les vertus de sa race comtoise, Hervé Cagnon dévoile rapidement sa passion pour l’histoire. Il a d’ailleurs fait un cours en fin d’année 2018 à l’Université Populaire de Maîche. À la demande d’Emmanuel Perrin, président de l’ANCTC (Association Nationale du Cheval de Trait Comtois), il a participé à la réalisation d’une frise en toile tendue retraçant l’histoire de la race. Destinée aux éleveurs mais aussi au grand public, elle a été exposée à l’occasion du centenaire en septembre dernier. “J’ai travaillé pendant six mois avec Linda Tiranzoni, chargée de mission et Jean-Claude Barbeaux qui a d’ailleurs écrit les textes du livre”, précise-t-il (les photos sont de Jack Varlet). “Le cheval comtois a toujours été lié d’une manière intime à l’histoire de France”, poursuit-il. Il cite Colbert : “Le comtois est un cheval paysan, produit d’un terroir pour faire vivre ceux qui le font naître.”
Avec Épona des Tilleuls, l’éleveur apporte sa pierre à cette longue histoire. Elle tient son nom d’ une déesse de la mythologie celtique gauloise associée au monde du cheval. Les débuts furent douloureux. “On l’a sauvée après 3 ou 4 jours d’angoisse passés à son chevet jour et nuit”, se souvient-il. Les reins de la pouliche étaient bloqués et elle souffrait d’une grave infection. Le vétérinaire a proposé en dernier recours une transfusion qui l’a remise sur pied. “C’est Marina, ma fille, qui mène Épona dans les concours”, poursuit Hervé. La jument a un palmarès impressionnant : 12 places de première dans les championnats nationaux et la consécration avec le prix adulte en 2019, année du centenaire. “Elle ne nous procure que de la joie et de l’émotion”, s’enthousiasme l’éleveur. Quant à Marina, après un BTS en biologie, elle poursuit des études vétérinaires à l’Université internationale de Cluj Napoca en Roumanie et fait la fierté de son papa.
Impliqué dans la vie locale, Hervé Cagnon est conseiller municipal de Cernay-l’Église depuis 1989. Il s’est également investi dans l’élaboration de la charte du projet de PNR (Parc Naturel Régional). “Mon sentiment est que le PNR sera un plus pour notre territoire et aura un effet de levier bénéfique envers le développement touristique, l’espace culturel, les filières agricoles, artisanales et industrielles sans oublier le formidable tissu associatif qui maille notre Pays Horloger.”