Plus de 250 interventions par an sont réalisées au sein de l’établissement de santé privé bisontin, qui a développé un centre d’excellence en chirurgie de l’obésité
Surtout connue pour sa maternité et ses activités de chirurgie, la Polyclinique de Franche-Comté s’est fait aussi une spécialité de la prise en charge de l’obésité. On le sait peu, mais elle développe, depuis 2020, tout un parcours pré et post-opératoire autour de cette pathologie sociétale, “qui est une maladie chronique, reconnue et remboursée”, rappelle le Dr Lamyaa Fahdi, médecin généraliste, et dont les bénéfices de la chirurgie ont été largement prouvés. “On voit bien que toutes les comorbidités associées diminuent après la chirurgie (diabète, hypertension, apnée du sommeil...). Derrière, les patients n’ont souvent plus besoin d’être appareillés ou traités”, souligne-t-elle. “Mais ce n’est bien sûr pas une chirurgie miracle et ça ne s’arrête pas à l’opération. Si la perte de poids est mécaniquement là, il faut qu’elle soit accompagnée de changement de comportements alimentaires et d’activités physiques, pour s’inscrire sur le long terme. D’où l’importance du suivi.”
Ici, on a en moyenne six mois à un an de suivi pré-opératoire. Une étape qui inclut la consultation de nombreux spécialistes (endocrinologue, cardiologue, pneumologue, anesthésiste...), facilitée par la mise en place d’une équipe pluridisciplinaire. “On travaille tous en synergie. Notre but est d’être un centre de recours régional, tant au niveau chirurgical que du suivi médical”, précise le Dr Henry Mercoli, l’un des trois chirurgiens mobilisés sur ces interventions. Des séances à la demi-journée en hôpital de jour sont notamment dédiées à la préparation de cette chirurgie bariatrique et à la prise en charge globale de l’obésité. Différentes consultations sont aussi réunies en une même séance (médical, diététique, psychologue et infirmière). “L’objectif est d’avoir une prise en charge la plus globale possible et facilitée pour le patient.” Le suivi après chirurgie est tout aussi important et se complète, ici, par des séances d’éducation thérapeutique postopératoire - en plus du parcours habituel.
Ce qui expliquerait les sollicitations de plus en plus nombreuses. Des patients des quatre coins de la région font le déplacement pour en bénéficier. De 150 interventions par an avant le Covid, la Polyclinique serait passée aujourd’hui à plus de 250. “On reçoit des personnes âgées de 30 à 60 ans, souffrant parfois d’obésité morbide et pour lesquels le seul traitement efficace et à long terme est la chirurgie”, note le Dr Fahdi. Différentes techniques sont employées (by-pass, sleeve, anneau ou ballon gastrique...). Bien sûr, l’augmentation parallèle du taux d’obésité amène “mécaniquement un plus grand nombre de patients”, tempère le Dr Mercoli, qui voit toutefois dans “la structuration proposée ici”, une raison à cette forte activité.
La Polyclinique a d’ailleurs été renouvelée centre de référence et a reçu le certificat d’excellence au niveau national (S.O.F.F.C.O.M.M.) en cette fin 2023. Une reconnaissance associée à ses actions parallèles de recherche et d’innovation. “On a la chance d’être inclus dans une étude nationale, dans le cadre d’un programme hospitalier de recherche clinique (P.H.R.C.), pour évaluer la technique prometteuse de bipartition (une dérivation de l’intestin associé à une sleeve)”, précise le Dr Mercoli. De nouveaux traitements médicamenteux (G.L.P. 1), validés par la Haute autorité de santé, ont également déjà pu être proposés à 75 patients locaux (souvent utilisés soit en cas de contre-indications chirurgicales, soit pour éviter une chirurgie de révision ou pour faire perdre du poids avant l’opération).
L’établissement vient aussi de s’équiper d’un nouvel assistant robotique, Moon Surgical, permettant de faciliter les chirurgies mini-invasives et de l’obésité. Il est l’un des deux premiers sites pilotes européens à disposer de ce système.