Voilà un an et demi que le couple a été évacué de sa maison des Bassots suite à un glissement de terrain. Christine et Éric Faivre vivent provisoirement dans un gîte, mais le provisoire s’éternise... Une opération de solidarité s’organise.

Une petite cuisine, une salle à manger, une chambre, pas de lave-linge. Et des vitres mal isolées auxquelles le couple a ajouté quelques lambeaux de laine de verre, histoire de limiter un peu les déperditions de chaleur. Depuis plus d’un an, c’est dans un petit gîte situé sur la route de Chaillexon que Christine et Éric Faivre vivent. De la petite fenêtre, sur l’autre rive, ils pourraient presque apercevoir le hameau des Bassots, là où ils vivaient depuis plusieurs décennies, là où a toujours vécu Éric Faivre. Jusqu’à ce 28 septembre 2022, un jour funeste qu’ils ne sont pas près d’oublier. “On se réveille ce matin-là, et on voit que le terrain devant notre maison s’est effondré. Toute la pâture en contrebas de notre maison a disparu dans une faille profonde qui a tout emporté” raconte Éric Faivre. Le terrain s’est affaissé suite au démarrage de travaux de terrassement engagés pour construire sur cette parcelle un projet immobilier d’une dizaine de maisons. “On sait depuis des décennies que le terrain est instable dans ce secteur. Il y avait déjà eu des éboulements dans les années cinquante, puis un deuxième dans les années soixante-dix, puis d’autres événements de ce genre. Jamais ce terrain n’aurait dû devenir constructible” estime Éric Faivre qui a toujours habité le hameau.

Des murs et des pieux de soutènement ont été installés provisoirement pour ne pas que la maison du couple Faivre ne s’écroule

Dès le lendemain de l’affaissement du terrain, la mairie de Villers-le-Lac prenait un arrêté de péril imminent, obligeant le couple à quitter d’urgence sa maison. “On a eu deux heures pour quitter la maison, avec deux valises...” ajoute Christine Faivre. L’arrêté de péril imminent avait été pris pour huit jours, cela fait bientôt un an et demi qu’il est reconduit tous les mois. Et pour ne pas que la maison se dégrade complètement, les propriétaires continuent à la chauffer l’hiver.

Le couple Faivre ne cache plus son incompréhension face à une situation qui n’avance pas. Les experts des assurances se renvoient la balle par avocats interposés et le fameux expert que le tribunal judiciaire de Besançon est censé nommer pour trancher le litige et déterminer les responsabilités, ils l’attendent toujours. “Nous avons assisté à une audience au tribunal le 4 avril 2023. Depuis, on attend toujours l’expert que le juge a nommé. À chaque fois qu’une date est proposée, elle est annulée. Nous sommes au point mort.”

La parcelle entière ou devait se construire un programme immobilier a été emportée. Depuis, le dossier est figé.

Depuis la fin de l’année dernière, le loyer du gîte dans lequel ils vivent est pris en charge par le promoteur immobilier dont le programme est toujours en suspens. Mais une autre menace pèse sur le couple Faivre. “Les propriétaires du gîte qu’on remercie vraiment de vous avoir permis d’y loger depuis un an ont décidé de vendre la maison, sans doute au printemps. Si cette vente se confirme, on sera dehors, sans solution” craint Christine Faivre qui ne souhaite qu’une chose : “Que les responsables de cette situation assument leurs responsabilités et nous trouvent une vraie solution.” Soit faire en sorte que leur maison des Bassots soit à nouveau habitable, soit leur en construire une autre, idéalement dans leur hameau de toujours. “À 84 ans, je ne peux plus vivre comme ça dans l’incertitude permanente” estime Éric Faivre, meurtri comme son épouse par une situation qui n’a que trop duré. “Notre vie est aux Bassots, elle n’est pas ici...” souffle-t-il.

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