Parmi eux dans le Grand Besançon, le maire de Pirey Patrick Ayache
Six maires de la région signent une tribune pour expliquer leur refus d'ouvrir leurs petits commerces.
Ils sont six, ce n'est pas beaucoup, à co-signer une tribune transmise ce jour à la presse régionale. Six élus de communes essentiellement rurales de Bourgogne-Franche-Comté (et accessoirement conseillers régionaux) : les maires d'Arbois, Baume-les-Dames, Lure et Pirey, ainsi que Vénarey-les-Laumes (21) et Sanvignes-les-Mines (71) se sont concertés pour écrire leur refus de prendre, comme l'ont déjà fait bon nombre d'autres maires, des arrêtés municipaux autorisant leurs petits commerces à ouvrir malgré les mesures d'interdiction imposées par l'État. Eux disent non à ces autorisations d'ouverture, et s'expliquent : "Si nous partageons l’incompréhension des commerces fermés lorsque la grande distribution vend les mêmes produits qu’eux et si nous comprenons les difficultés rencontrées par les acteurs économiques contraints à cesser leur activité, nous ne prendrons pas d’arrêté municipal contredisant les décisions de l’État en matière de confinement. D’abord parce qu’en ces temps troublés (crise sanitaire et multiplication des actes terroristes) nous, maires, devons faire preuve du plus grand esprit de responsabilité pour renforcer l’autorité républicaine et soutenir les mesures décidées pour lutter contre la Covid-19." En se positionnant ainsi, c'est aussi pour ne pas "saper cette autorité en prenant des actes juridiques illégaux. Prendre de tels arrêtés alimente un climat de contestation et de sédition qui dessert la cohésion républicaine et la lutte contre l’épidémie et fait peser des risques juridiques et sanitaires supplémentaires sur les commerçants eux-mêmes. Ensuite et, plus fondamentalement, parce qu’il n’appartient pas à chaque maire de décider seul ce que doivent être les limites du confinement et par extension de dire ce que sont les commerces ou activités de première nécessité" ajoutent ces maires.
"Le confinement est un sujet d’intérêt général national qui ne doit pas être remis en cause par des décisions locales particulières."
En réalité tous ceux qui doivent cesser ou limiter leur activité (les cinémas, les théâtres, les acteurs de la culture et du tourisme, les restaurateurs, les cafés, les hôtels, le monde sportif et les associations, les citoyens eux-mêmes…) souffrent du confinement. "Faire autant d’exception qu’il y a de communes remettrait en cause le confinement lui-même et risquerait d’aggraver l’épidémie" insistent ces élus régionaux. Si bien que pour eux, "le confinement est un sujet d’intérêt général national qui ne doit pas être remis en cause par des décisions locales particulières."
Ils estiment néanmoins que "l'injustice actuelle par rapport à la grande distribution et aux plateformes de vente en ligne doit être corrigée rapidement" sans toutefois apporter de propositions concrètes à ce casse-tête actuel.