Thomas Joly est horloger. Quand il ne travaille pas, il consacre son temps au cirque et à son musée. Celui qu’il a magnifiquement aménagé chez lui à Cour-Saint-Maurice. Visite.
“Attention mesdames et messieurs, dans un instant ça va commencer...” En pénétrant dans le musée de Thomas Joly, situé à l’étage de sa maison de Cour-Saint-Maurice, le son et le ton sont donnés. Il a aménagé une salle de spectacle de 45 m2 où tout n’est qu’illusion, sauf la beauté. Et sa passion du cirque s’affiche d’entrée... “Le cirque Pinder, le seul, le vrai, fondé en 1854, le plus grand voyageant actuellement en Europe sera bientôt chez vous...” Un trésor qu’un représentant de chez Pinder date de... 1930.
Depuis la rentrée 2023, le passionné de 34 ans propose à la découverte 500 objets liés, de près ou de loin, à l’art circassien. Des objets venus du monde entier, d’Espagne, d’Italie... ou de Hong-Kong. Parmi les plus belles pièces qui trônent dans la pièce, figure une magnifique maquette du cirque Kino’s, qui était encore le premier cirque de France il y a une quinzaine d’années, avec son chapiteau lumineux reproduit à l’identique, une pièce unique. Mais aussi deux précieux blasons en métal Pinder Jean Richard des années 2000, à l’époque où il était le plus grand d’Europe. Sans oublier un masque d’Achille Zavatta des années 60-70.
Même la musique entendue en franchissant le rideau à l’entrée du musée est d’époque. La célèbre “Entrée des gladiateurs”, une marche militaire composée à la fin du XIXème siècle qui a gagné sa popularité dans le monde du cirque en 1910, accueille les visiteurs et ravive les souvenirs de l’O.R.T.F. de ces mêmes années.
Une fois la porte franchie, l’émerveillement est garanti. Un émerveillement qui rappelle à Thomas Joly ses souvenirs d’enfant. “Quand j’avais 8 ans, je suis passé devant le cirque Bouglione à Maîche” raconte-t-il.“J’ai tout de suite été fasciné et depuis cette passion du cirque ne m’a plus quitté. Quand je suis dans mon musée ou que j’assiste à un spectacle de cirque, je m’offre des moments d’émotion, de partage, je suis dans un autre monde.”
Cet univers fascinant, il se l’est façonné au fil des années. “J’ai commencé à collectionner les flyers des cirques passant aux alentours, mais aussi les affiches et désormais j’achète des programmes du monde entier.” Pour Thomas Joly, qui a aussi de son côté appris à jongler, l’un des plus beaux cirques est le cirque Knie qu’il a vu à Lausanne, pour la qualité des numéros proposés et les prestations haut de gamme des artistes. Sans oublier le célèbre cirque Arlette Gruss qu’on ne présente plus… “Je suis allé au cirque du Soleil à Paris l’an dernier” poursuit-il. “Mais aussi au cirque d’Hiver Bouglione. J’ai fait pas mal de grands cirques. J’ai fêté mes 30 ans au cirque Arlette Gruss de Mulhouse avec une trentaine de personnes, j’en garde un souvenir inoubliable.”
Du cirque Amar, il a aussi la chance de posséder un pin’s très ancien. Un pin’s de 1946 offert par l’ancien Monsieur Loyal (le maître de cérémonie d’un cirque chargé de son bon déroulement). Un cadeau royal. Aujourd’hui, l’envie de Thomas Joly de partager sa passion est viscérale. Il n’ouvre pas un musée “officiel” pour ne pas être submergé par les contraintes administratives. Mais il ouvre, sur rendez-vous, sa porte aux passionnés de cirque et aux curieux qui voudraient le connaître mieux. Bienvenue dans son univers, fantastique, du cirque.