Lui qui avait trouvé dans la pratique du vélo matière à se reconstruire face aux épreuves de la vie a choisi de rouler en suivant le cours du Rhin avec l’objectif de récolter des fonds pour une association qui aide les mères sénégalaises seules et sans ressource

Du col de l’Oberalp dans les Alpes bernoises, où le Rhin prend sa source, jusqu’à son embouchure à Rotterdam, c’est un parcours de 1 500 km qu’effectuera Cyril Billod-Morel à partir du 21 septembre. Un défi solidaire divisé en huit étapes de 190 km. “La principale difficulté réside dans l’enchaînement des efforts, surtout si les conditions météo se dégradent”, explique l’intéressé.

Cyril Billod-Morel fera son périple rhénan en mode vélo léger, emportant avant lui toutes les barres énergétiques qu’il consommera au cours des huit étapes de ce voyage solidaire.

Adepte depuis longtemps des activités de pleine nature, Cyril Billod-Morel s’est vraiment mis au vélo depuis quatre ans. Cet infirmier de profession a trouvé dans le vélo une source de réconfort, d’évasion et de confiance qui lui ont permis de surmonter des périodes difficiles de son existence. Une passion assez dévorante avec des voyages de plus en plus longs, jusqu’à 250 km par jour. “Je pars en moyenne deux fois par an. Ce sera mon cinquième périple et le premier à l’étranger.”

Fini le bien-être personnel, place à l’action solidaire. L’idée de venir au soutien d’une association sénégalaise relève d’un curieux concours de circonstances qui montre aussi à quel point la vie réserve bien des surprises. “On a été invité à un mariage au Sénégal par une amie, Léonie, qui a épousé Omar, son compagnon sénégalais avec qui elle vit dans le Val de Morteau.”

Le couple récolte déjà depuis plusieurs années des fonds pour l’association “Pour l’avenir des femmes et leurs enfants.” Cette structure aide les mères seules et sans ressources. Ce soutien prend différentes formes : mise en place de micro-crédits pour lancer une activité lucrative, dons de nourriture et de vêtements, financement de soins médicaux… L’association, basée à Mbour au Sénégal, gère également une maison d’accueil d’urgence pour les mamans en situation de grande détresse. L’argent recueilli est le fruit de la vente de produits artisanaux.

Ce qui devait être un voyage d’agrément s’est transformé en défi humanitaire. “C’est en voyant sur place les conditions de vie de ces femmes et de leurs enfants que j’ai eu le déclic. J’ai pu apprécier la bienveillance des bénévoles de l’association à leur égard. Ces femmes sont confrontées à des difficultés énormes : manque de nourriture, accès limité à l’éducation et aux soins médicaux, détresse sociale… Elles font preuve d’un courage et d’une résilience extraordinaire.”

De quoi secouer au plus profond de son être Cyril Billod-Morel. “De toucher la précarité, c’est chamboulant. Je suis revenu complètement retourné de ce voyage et aujourd’hui je souhaite donner un sens supplémentaire à mes efforts en les mettant au service de ceux qui ont besoin d’aide.”

La récolte se fera par le biais d’une cagnotte lancée sur la plateforme Helloasso. Si une personne donne 5 centimes d’euro par kilomètre, cela représente 75 euros qui seront reversés à l’association. Il n’y a pas de petite contribution. Par exemple, avec 23 euros, l’association peut subvenir au besoin d’un enfant pendant un mois.

Cyril Billod-Morel va faire ce périple en mode bikepackeur avec le minimum de bagages. Hébergé en gîte ou à l’hôtel, il roulera entre 7 et 8 heures par jour. “J’emporte tout un stock de barres énergétiques que je consommerai au fil du voyage. Quand on roule ainsi, on consomme entre un demi et 1 litre d’eau à l’heure. Je dois régulièrement refaire le plein et j’utilise une application qui géolocalise des points d’eau potable notamment près des cimetières.”

Soucieux de partager son expérience, l’ultracycliste fera le récit de son voyage en temps réel sur la page Facebook de l’association et sur ses pages personnelles par le biais des réseaux Facebook et Instagram. “Je ferai des mises à jour quotidiennes en y intégrant des photos et des histoires. Les gens pourront voir où je suis chaque jour, combien de kilomètres j’ai parcourus…”

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