C’est dans le décor inspirant du hameau de la Seigne Bernard, qu’elle s’adonne à la création de multiples objets de la vie quotidienne, ou décoratifs.
Véronique Perrenoud avoue avoir toujours été intéressée par ce travail manuel de la terre, sans jamais avoir eu le temps de s’y consacrer pleinement. “J’avais découvert la poterie pendant nos vacances familiales dans le sud de la France avec mes parents. Pour moi, c’était un rêve d’enfance qui ne s’était jamais réalisé”, se souvient-elle.
Il y a trois ans, lors d’une visite à sa fille à Aix-en-Provence, elle se décide à prendre des cours. De retour en Franche-Comté, elle suit une formation de poterie à l’eau à Ornans. “J’étais tombée dedans et j’ai décidé de créer mon propre atelier chez moi”, confie-t-elle. S’ensuit un C.A.P. par correspondance pour maîtriser les gestes du tournage, très compliqué, et l’investissement dans un four de cuisson. “Je réfléchis la nuit à mes décors ou je m’inspire de dessins trouvés sur le Net, toujours en rapport avec la nature qui m’entoure”, explique l’artiste.
Le cycle de fabrication dure un minimum de trois semaines. Après le travail du tour ou le modelage, nécessitant plus de temps, vient l’étape fastidieuse du séchage. Il faut y aller doucement en fonction de la température ambiante et de l’hygrométrie pour éviter les risques de casse. Un deuxième passage au tour est nécessaire pour poncer et rectifier les petits défauts éventuels des pièces. Une cire est ensuite posée sur les parties qui ne seront pas émaillées, puis arrive la phase délicate des dessins du décor. “Ensuite, pas moins de deux jours de cuisson à 950 °C sont nécessaires pour obtenir ce que l’on appelle un “dégourdi”, poursuit Véronique. La longue phase d’émaillage par trempage précède un second passage de deux jours dans le four à 250 °C.
Entre les heures de production et les marchés artisanaux qu’elle fréquente, les journées consacrées à son activité sont bien remplies. La poterie et l’émaillage ne sont pas des sciences exactes. Les matériaux naturels utilisés (terres et pigments) ne réagissent pas d’une manière similaire à chaque cycle de production et il est important de pouvoir procéder à de nombreux essais en amont de la production. Véronique met également un point d’honneur à ne pas gâcher de matière. Tous les tournages ou modelages imparfaits ou cassés sont systématiquement recyclés. “J’ai eu la chance de pouvoir proposer mes produits à Lise Martin de l’épicerie “Lulu l’Alouette” à Bonnétage chez qui je vends plus de 200 pièces par mois”, s’étonne-t-elle. On peut y trouver de multiples articles dans une gamme de prix de 8 à 25 euros.
Décolleteuse de profession, elle avoue être un peu trop perfectionniste mais avoir appris la patience nécessaire à son art. “Par-dessus tout, il faut savoir apprécier le contact physique des doigts dans la terre et savourer le bonheur immense de découvrir ses propres créations”, conclut Véronique Perrenoud.