Une dizaine d'ombres retrouvés morts

Est-ce le prélude à une nouvelle pollution du Dessoubre, six ans après la première grande mortalité qui a secoué la rivière ? Le président de la fédération de pêche du Doubs fait le point.

Cet ombre n'est pas mort... mais malade. (photo Jérémy)

Beaucoup pensent que la nature reprend ses droits parce que l'homme est confiné. C'est sans doute vrai pour certaines espèces de mammifères. Ça l'est moins pour nos truites et ombres du Dessoubre. Un internaute a partagé sur les réseaux sociaux des photos de poissons morts sur cette rivière de première catégorie, emblématique de la pêche à la mouche. "J'ai quitté en fin d'hiver une rivière avec une eau froide, des truites joueuses, dit Jérémy. Durant le mois qui vient de s’écouler, j’ai pu constater impuissant le passage de la crue a l’étiage et surtout d’une rivière claire et propre à une rivière sale, et un fond méconnaissable suite à des épandages beaucoup trop massifs. Aujourd’hui, ombres et truites mortes abondaient le fond de la rivière ainsi que de trop nombreux poissons malades couvert de mousse blanche. Chaque année, c’est la même histoire !" s'alarme ce pêcheur, photos à l'appui.
Qu'en est-il réellement ? Gérard Mougin, président de la fédération de pêche du Doubs, et président de l'association de pêche et de protection du milieu aquatique des "2 vallées" répond.

Poisson mort dans le lit du Dessoubre. (photo Jérémy)

Confirmez-vous la mortalité de poissons sur le Dessoubre ?
Gérard Mougin : J'ai envoyé un agent de la Fédération réaliser une observation officielle depuis la source jusqu'au niveau du barrage à Saint-Hippolyte. Pour l'instant, il n'y a rien de catastrophique car il a retrouvé une dizaine de poissons morts, surtout des ombres qui sortent de la fraie. C'est une mortalité "normale" que nous suivons de près. À cette époque, il n'y a rien de catastrophique mais nous sommes vigilants ! On voit davantage ces poissons morts car l'eau est claire et basse. Au niveau du barrage de Saint-Hippolyte, 2 ombres étaient morts quand en 2014 on en retrouvait 50, et autant à Rosureux.

"On réfléchit à une action contre l'État", Gérard Mougin

Beaucoup pensent que la nature reprend ses droits avec le confinement. C'est donc faux ?
GM : Notre garde voit des poissons partout (vivants) car il y a peu de monde au bord de l'eau mais ce qui nous inquiète, c'est la sécheresse. Nous avons des petits cours d'eau comme à Vaucluse qui s'assèchent rapidement. Tout le monde dit que beaucoup de choses changeront après le virus ! J'attends de voir. Je veux que nos politiques prennent leurs responsabilités, qu'ils investissent dans ces stations d'épuration qui ne fonctionnent pas, que les personnes arrêtent de jeter des lingettes dans les WC ! La fédération de pêche réfléchit à se retourner contre l'État car depuis les premières pollutions, nous n'avons jamais récupéré notre cheptel de poissons. Sur la Loue, 10 ans après la première pollution, on assiste au même phénomène.

Un autre poisson mort.

La pêche est interdite du fait du confinement. Des pêcheurs demandent-ils le remboursement de la carte ?
GM : Très peu. On leur répond juste que ce n'est pas possible.


Cet article vous est proposé par la rédaction du journal C'est à dire, distribué à + de 30 000 exemplaires sur le Haut-Doubs.
Pour devenir annonceur et booster votre visibilité, cliquez sur l'image ci-dessous
Publicité journal C'est à dire