Chaque mois, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement Bourgogne- Franche-Comté établit un état des lieux de la situation hydrologique. Elle met en garde.

La majorité des rivières de notre région a connu en ce début du printemps des débits minimaux supérieurs à ceux d’une année normale, mais, “à l’exception notable du Doubs qui souffre du manque de précipitations sur le massif du Jura. La faible quantité de neige cette année n’aidera pas à soutenir le débit les mois suivants” notent les spécialistes de la D.R.E.A.L. Si les eaux superficielles n’abondent pas - il n’y a d’ailleurs pas d’inondations notables dans le Haut-Doubs, les nappes d’eau souterraines, elles, présentent une situation “meilleure que l’année dernière à la même période”, mais, tempère la D.R.E.A.L., “malgré les précipitations relativement importantes des derniers mois sur la région, un quart des piézomètres de notre sélection sont encore sur des niveaux inférieurs à la moyenne de cette période de l’année.” Cela peut concerner des nappes profondes dont l’inertie est importante.

La situation des nappes souterraines dans notre région (mars 2024).

Le mois de mars a néanmoins globalement permis une recharge des nappes, avec une hausse du niveau des précipitations. Mais pas partout. Le Doubs à hauteur de Pontarlier, par exemple, a été en déficit de pluviométrie le mois dernier. Contrairement aux apparences, seulement 77 % de pluie est tombée par rapport à la normale, calculée sur une moyenne mensuelle entre les années 1991 et 2020.

On le constate sur cette carte de mars dernier, le Haut-Doubs n’est pas le secteur de la région à avoir été le plus arrosé, en mars.

La nature karstique de notre sous-sol, rajoute aux incertitudes. “Partout, la nappe s’écoule horizontalement. Dans un milieu karstique, la vitesse d’écoulement de la nappe est de l’ordre de 200 à 300 mètres par heure. Ici, la nappe s’apparente donc presque à une rivière souterraine” note un spécialiste du Bureau recherche géologique et minière (B.R.G.M.). D’où la fragilité et l’instabilité des niveaux d’eau dans le Haut-Doubs.


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