Ils n’hésitent pas à signaler des infractions au Code de l’environnement, à contrôler, verbaliser, enquêter. Et pourtant, garde-pêche ou agents de l’O.F.B. ne sont jamais à l’abri d’une agression, verbale ou physique.

L’agression remonte à six ans mais il ne souhaite plus en parler. En 2018, sa violente agression par un agriculteur avait défrayé la chronique, suscitant l’ire des agriculteurs. Le “tort” de Patrice Malavaux, garde-pêche ? Avoir voulu signaler un déversement illégal de lisier proche des habitations et par temps de neige.

Si de nombreux habitants ont assisté à cette atteinte de l’environnement, ils se sont tournés vers le garde-pêche qui n’hésite jamais à faire preuve de pédagogie dans son métier pour sensibiliser à la nature. Mais cette fois-ci, il n’a eu le temps de rien avant que le premier coup ne pleuve sur son visage. Si, six ans plus tard, les marques physiques ont disparu, les coups psychologiques sont encore bien présents. Lui, l’amoureux de la nature, de la pêche et des cours d’eau a même songé à changer de vie.

Lorsqu’il s’agit de juger ou signaler des atteintes à l’environnement, il n’est pas rare que ceux qui signalent ou dénoncent en prennent pour leur grade. Dernièrement, ce sont les agents de l’Office Français de la Biodiversité qui ont été la cible de la colère des agriculteurs. Le syndicat agricole Coordination rurale a appelé au démantèlement de l’O.F.B. et au désarmement des agents. Avant qu’il ne soit renversé, le gouvernement avait promis aux agriculteurs une seule visite administrative annuelle des agents O.F.B. La ministre de l’Agriculture Annie Genevard avait demandé le 30 novembre un port “discret” des armes de l’O.F.B., suscitant incompréhension et sentiment d’abandon chez les policiers de l’environnement.

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Au sein du tribunal, les agents de l’O.F.B. et leur professionnalisme peuvent aussi être la cible des avocats. Ainsi, il y a un an, alors que le syndicat mixte du Mont d’Or était appelé à la barre du tribunal judiciaire de Besançon pour répondre de dégradations d’habitat d’espèces naturelles protégées commises en 2013, le travail d’enquêteur de l’agent O.F.B. avait été remis en cause par l’avocat du syndicat mixte. Une saillie qui à l’époque avait fait bondir Claire Keller, substitut du procureur en charge du Pôle régional de l’environnement, affirmant haut et fort le professionnalisme des policiers de l’environnement. Ces derniers n’interviennent pas sur tous les sujets que traite le P.R.E., mais plus spécifiquement sur les problématiques liées à la chasse, la nature, l’eau et la destruction d’espèces protégées.

Jusqu’au renversement du gouvernement par la motion de censure, l’O.F.B. perdait du terrain face aux agriculteurs. L’avenir, et le nouveau gouvernement, renversera peut-être la vapeur.