Même à deux pas de chez soi, les vues les plus pittoresques s’offrent aux yeux avertis ou non. Le Val de Morteau regorge de panoramas verdoyants où l’eau et ses cascades ne rugissent jamais loin. Sélection non exhaustive de sites qui racontent tous une histoire

Le Mont Châteleu

Depuis le Mont Châteleu, on a la vue sur le Chasseron, le Suchet, la Suisse et le Mont Blanc, quand le temps le permet (photo P.N.R.D.H.- Mirham Blin-O.N.F.).

Depuis Grand’Combe ou Les Gras, il est possible de grimper vers un autre belvédère, le Mont Châteleu. Si en hiver, les pentes du Mont Châteleu font (encore) le bonheur des amateurs de raquettes, c’est un festival de verts qui s’offre au regard en été. Sapinières, petites gorges, cascades… le randonneur traverse une multitude de paysages revigorants.

Au départ des Gras, la randonnée longue de plus de 13 km accuse un dénivelé de 519 mètres pour atteindre la vue sur le Mont Châteleu situé à 1 282 mètres d’altitude. Le panorama s’étend au Sud-Ouest sur le Chasseron, le Suchet, Les Gras surmontés des Rochers du Cerf, la Suisse au Sud et, par beau temps, le Mont Blanc. Lors de la marche, il est possible d’observer des fermes isolées typiques du Haut-Doubs.

Enfin, la cascade des Chaudières aux Gras est incontournable. Pour les moins aguerris, il est possible d’y accéder via une balade à travers bois de 5 km (aller-retour). Le départ se fait aux Gras au lieu-dit les Saules. Un vallon a été creusé dans la roche grâce à l’action de l’eau dévalant le Mont Châteleu. Plusieurs cascades s’y forment sur un dénivelé de 30 mètres. La particularité de cette cascade des Chaudières ? Des marmites de géants, ou ce qu’on appelle dans le Haut-Doubs des chaudières (d’où le nom) se forment au bas des cascades. Cette spécificité géologique est due à la rotation de galets dans le courant ce qui, au fil des millénaires, creuse la roche. Évidemment, il est possible d’observer les cascades vues d’en haut, direction Le haut des Chaudières.

Bientôt une route des Belvédères

C’est l’un des projets du Parc naturel régional du Doubs Horloger : faire éclore une route des belvédères. Du fait de la particularité géologique du territoire du P.N.R. du Doubs Horloger, qui s’étire le long du Doubs et du Dessoubre, rivières surplombées de falaises calcaires, plus de 70 belvédères sont répertoriés.

Le Mont Vouillot, comme le Mont Châteleu et le belvédère des Taillards, fait partie des 15 belvédères retenus par le Parc naturel du Doubs horloger pour intégrer la future route des Belvédères. (photo P.N.R.D.H.-Mirham Blin-O.N.F.).

“Déroulons le fil rouge de l’histoire du Parc, à travers la valorisation de 15 belvédères emblématiques du territoire. Légendes, curiosités, géologie, paysages… la “route des belvédères” viendra mettre à l’honneur ces formidables postes d’observation.” C’est ainsi que le Parc explique ce projet d’envergure qui n’en est encore qu’à ses balbutiements.

Une étude sur les 15 belvédères sélectionnés a été réalisée mais “ce n’est que le prélude aux réalisations envisagées qui sont programmées sur 2025-2026. Il reste encore du travail pour finaliser. Il ne s’agit que d’une étude prospective avec des axes de réflexion”, explique Sylvie Personeni, chargée de mission tourisme au P.N.R. et référente sur ce projet.

“Chacun de ces points de vue est unique et porte en lui une particularité qui, en plus de “l’effet waouh”, va le singulariser des autres. Ainsi, chaque belvédère sera mis en scène autour d’une thématique spécifique qui sera documentée et développée”, poursuit le P.N.R. Chaque thématique s’enroulera autour d’un fil rouge : Le Temps. Ainsi, une piste évoquée pour la thématique du Mont Châteleu serait les temps héroïques, en référence à l’histoire du résistant Michel Hollard. Le Mont Vouillot serait décliné autour de la thématique de l’espace et du temps, le belvédère des Taillards autour du vertige du temps…

Si tout est encore à formaliser, cette route des belvédères a pour objectif de témoigner de l’histoire du territoire. “Ce projet doit refléter ce qu’est notre Parc dans notre identité sous toutes ses formes”, conclut Sylvie Personeni.

La Roche aux Corbeaux à Grand’Combe-Châteleu

La Roche aux Corbeaux, située à plus de 880 mètres offre une vue plongeante sur le Val et les méandres du Doubs (photo Julie Migeon).

Belvédère facilement accessible pour toute la famille, la Roche aux Corbeaux est l’occasion de découvrir tout le patrimoine du village. Les fermes typiques, la ferme-musée, les fontaines, la taillanderie et tournerie… D’à peine 4 km, cette jolie balade amènera le promeneur de la place du Pré Rondot à la Roche aux Corbeaux, située à 881 mètres d’altitude. La vue s’ouvre sur le Val de Morteau et les méandres du Doubs. C’est en redescendant qu’il est possible de retrouver des fermes comtoises et de visiter la ferme-musée. Et pour ceux qui n’ont pas encore mal aux pieds, ils peuvent compléter leur balade en réalisant le chemin des Fontaines, long de 4,5 km. Serpentant dans le village, ce chemin est idéal également pour découvrir les trésors patrimoniaux, artisanaux et paysagers du village à travers les fontaines.

Les Taillards à Villers-le-Lac

Balcon aménagé il y a plus de 60 ans, le belvédère des Taillards surplombe le lac des Brenets (photo P.N.R.D.H.-Mirham Blin-O.N.F.).

Le belvédère des Taillards, à Villers-le-Lac offre une vue sur le Doubs et le lac des Brenets, toujours impressionnant même lorsqu’il est à sec en cas de fortes sécheresses comme cela a été le cas ces dernières années. Accessible en voiture, par de petites routes, le belvédère des Taillards est un balcon aménagé en 1959 par le syndicat d’initiative de Villers-le-Lac. De cette hauteur, le randonneur peut observer la navigation qui transporte des curieux jusqu’au Saut du Doubs. Il est d’ailleurs possible de rejoindre cette cascade à pied depuis le belvédère des Taillards.

Le belvédère de Châtelard et le Saut du Doubs

La vue depuis le belvédère du Châtelard sur les bassins du Doubs et la cascade est à chaque fois époustouflante, comme ici à l’automne (photo E. Pourny).

Plus que connu dans la région, le belvédère du Châtelard et du Saut du Doubs ne reste pas moins à couper le souffle, à chaque visite. Il existe plusieurs moyens d’y accéder. Pour les sportifs, une randonnée de presque 10 km serpente dans la forêt du Mont Châtelard, puis longe les rives du lac artificiel de Moron avant de suivre le bruit assourdissant de la cascade du Saut du Doubs. “Résultat d’un éboulement qui a verrouillé le passage de l’eau il y a 14 000 ans, le Saut du Doubs, impétueuse chute d’eau de 27 m, termine en apothéose le cours de la rivière avant de poursuivre son voyage”, souligne ainsi l’office de tourisme Destination Pays Horloger. On peut également accéder au Saut du Doubs par voie maritime. Du plus bas sur les bateaux au plus haut sur les hauteurs du Saut du Doubs à plus de 1 000 mètres d’altitude.

Un peu plus loin... Le Calvaire Pierre L’Amadou à Plaimbois-Vennes

Le calvaire Pierre L’Amadou est facilement accessible. Depuis le parking en sortant dePlaimbois- Vennes direction Pierrefontaine-les- Varans, il faut marcher environ 400 mètres à travers champs sur un sentier à peine dessiné pour arriver au calvaire. C’est en s’approchant au plus près que le panorama s’offre au regard.

Ce belvédère, plus confidentiel, se trouve sur le premier plateau, à Plaimbois-Vennes. Noyant le regard sous le vert des résineux, il ouvre un panorama sur toute la vallée de la Rêverotte. Outre la belle vue, ce lieu témoigne d’une riche histoire, celle de Pierre dit L’Amadou, un ermite. Le livre “L’ermite de Plaimbois-Vennes” de Marie-Claire Drezet raconte cette histoire. Né en Poitou, Pierre s’installe en 1747 dans une grotte au bord de la falaise à Plaimbois-Vennes. Plusieurs hypothèses sont évoquées pour expliquer sa vie d’ermite dont celle d'expier une faute et notamment celle de ne pas avoir pu sauver son frère de la noyade. Pendant 45 ans, il a vécu dans cette grotte, vivant de ce qu’il trouvait dans la forêt et pratiquant le troc avec des visiteurs. Comme monnaie d’échange, il avait notamment des tranches de champignons séchés qu’il ramassait sur les troncs d’arbres et que l’on appelait amadou. Ceux-ci étaient indispensables à l’époque pour s’éclairer. Une stèle commémore Pierre L’Amadou sur le site, surplombant la vallée.

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