Dans les années 1970, Jean-Claude Roy était chef de gare à Morteau. Ayant travaillé toute sa carrière à la S.N.C.F., il témoigne de son combat syndical pour sauver la ligne des Horlogers entre Valdahon et Morteau.

Dans sa vie, Jean-Claude Roy a porté plusieurs casquettes : militant F.N.A.U.T., vice-président en charge des transports du Grand Besançon pendant presque 15 ans, délégué syndical S.N.C.F., etc. Mais celle qu’il affectionne particulièrement est celle de chef de gare. Le Bisontin a notamment été chef de gare à Morteau il y a plus de 50 ans, en 1974. Il se souvient qu’à l’époque déjà, la bataille était engagée pour sauver la ligne des Horlogers. “À l’époque, cette ligne était déjà menacée, c’était la S.N.C.F. qui décidait. Cette ligne était stratégique de Besançon à Valdahon avec le camp militaire.”

Jean-Claude Roy (à gauche avec les lunettes), attaché au transport public, était présent lors de la présentation des travaux par S.N.C.F. Réseau et la Région.

On pouvait ainsi voir circuler sur la ligne des Horlogers des trains de chars avec des wagons spéciaux, des convois exceptionnels, et les trains de permissionnaires en début et fin de semaine. “Mais au-delà de Valdahon jusqu’à Morteau, la fréquentation n’était pas assez importante pour les chiffres de la S.N.C.F.," reprend Jean-Claude Roy. "Les associations syndicales dont je faisais partie ont sensibilisé les maires des communes concernées pour qu’ils se mobilisent et donnent leur avis. Cela a duré plusieurs années. La circulation a été maintenue sur cette portion, mais comme il n’y avait pas de travaux pour assurer la sécurité, la vitesse a été abaissée. Comme on dégradait le service, la ligne des Horlogers n’attirait pas les usagers.”

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L’ancien chef de gare se souvient aussi du nombre d’agents présents en gare de Morteau : “Il y avait 7 ou 8 agents d’exploitation, une équipe d’entretien de la voie sur place, un agent du service électrique pour la maintenance des signaux, une agence en douane à la gare avec une vingtaine d’agents qui réalisaient des opérations douanières pour la S.N.C.F. avec le trafic de l’horlogerie et les baromètres à mercure notamment. Il y avait aussi un trafic ferroviaire de marchandises par wagon qui arrivait de Pontarlier et bifurquait à Gilley pour se raccorder à la ligne des Horlogers : engrais, charbon, denrées pour le bétail, eau minérale pour Rième Boissons, bois, ferrailles… Le trafic de marchandises était important, une dizaine de wagons par jour dans les deux sens tractés par une loco diesel. Et en gare de Morteau, il y avait un locotracteur local pour les livraisons. Il y avait une vie dans cette gare. Le père Noël montait dans l’autorail à Grand’Combe-Châteleu pour arriver en grande pompe à Morteau où l’attendaient les enfants.”

Lorsqu’il voit, en 2024, une phase de travaux de modernisation se terminer, il est heureux : “On a bien fait de résister. On offre une qualité de service avec des gares accessibles, des matériaux de qualité grâce aux travaux importants de la Région. Il y a davantage de confort, de rapidité. On a perdu en personnel, mais la section de ligne s’est renforcée, elle est assurée de sa survie. De plus, il y a une intermodalité organisée avec cette ligne, on va dans le bon sens. Maintenant, on va être attentif aux dessertes proposées par la Région, attentif aux services proposés.”


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