Ces jeunes apprentis horlogers se sont installés il y a quelques mois dans un atelier de la pépinière d’entreprises du Bas-de-la-Chaux où ils peaufinent leurs projets professionnels.

On a l’habitude de dire, comme l’affirmait en son temps Corneille dans son célèbre Cid, que la valeur n’attend pas le nombre des années… Wandrille Bonnin semble illustrer parfaitement cet adage, lui qui cumule, à 23 ans, la double casquette d’étudiant et d’entrepreneur. Comme son collègue étudiant Hector Burel, 24 ans, avec qui il partage depuis quelques mois un atelier de 25 m² au sein de l’hôtel d’entreprises du Bas-de-la-Chaux, géré par la communauté de communes du Val de Morteau, avec des équipements mutualisés.

Wandrille Bonnin et Hector Burel ont créé chacun leur micro-entreprise alors même qu’ils sont encore étudiants en horlogerie au lycée de Morteau.

Tous deux ont créé leur micro-entreprise spécialisée dans la réparation et la sous-traitance horlogère. Un choix bien réfléchi pour les deux jeunes gens qui ne se destinaient pourtant pas à cette filière. “J’étais étudiant à Bordeaux en classe préparatoire aux grandes écoles de commerce. Ça se passait très bien mais j’ai pris la décision d’arrêter en fin de deuxième année car je ne me voyais pas vraiment démarrer une carrière dans la finance, je souhaitais toucher à quelque chose de plus concret, plus ancré dans le monde. Je me suis donc réorienté en C.A.P. horlogerie, puis en brevet des métiers d’art, à Bordeaux, avant de venir à Morteau suivre un D.N.-Made (diplôme national des métiers d'art et du design) en horlogerie-joaillerie” détaille Wandrille. Hector, lui, était étudiant en histoire de l’art à Paris.

Wandrille Bonnin a un deuxième vœu qui lui est cher : rester en France. Il s’en explique. “Je considère comme légitime de vouloir créer son entreprise et la maintenir en France dans un pays qui m’aura formé gratuitement pendant plusieurs années. C’est une juste reconnaissance” estime l’entrepreneur qui pourrait, comme le font bien des étudiants du lycée Edgar-Faure, être légitimement tenté par les sirènes suisses. Lui se dit bien en France et a bien l’intention d’y rester après sa phase de pépinière au Bas-de-la-Chaux. “Si j’arrive à conforter mon projet, je souhaiterais trouver ensuite des locaux pérennes dans le Val de Morteau, ou pourquoi pas à Paris si mon projet de création en horlogerie réussit.” Même position du côté d’Hector Burel.

Installés depuis mai dernier au Bas-de-la-Chaux, ils ont pu équiper leur atelier de quelques machines sur lesquelles ils travaillent en restaurant des montres pour des clients qu’ils ont déjà su décrocher à travers la France par leur réseau. Wandrille s’essaie en parallèle à la création de prototypes horlogers en lien avec d’autres clients. Il songe également à créer et fabriquer des composants en petites séries pour des clients suisses.

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Les deux entrepreneurs resteront à la pépinière du Bas-de-la-Chaux tant qu’ils n’auront pas terminé leur cursus de formation. Pour eux, les conditions sont avantageuses avec un loyer à se partager d’à peine 225 euros par mois (plus 42 euros de charges). Au sein de cet hôtel d’entreprises, ils peuvent également bénéficier de salles de réunion partagées, de sanitaires et d’un lieu de convivialité. De quoi mûrir sereinement leur projet d’entreprise.

Pour les deux jeunes, cette double activité d’étudiant entrepreneur, si elle est évidemment très chronophage, leur donne d’indéniables atouts : pour leur entreprise grâce au savoir-faire qu’ils acquièrent au lycée, et pour leur formation enrichie par leur expérience d’entrepreneurs. Un combo gagnant-gagnant pour les jeunes créateurs à la motivation débordante.

Cette initiative semble donner des idées à d’autres : trois autres jeunes du lycée de Morteau devraient s’installer prochainement dans l’hôtel d’entreprises du Bas-de-la-Chaux, une pépinière de talents.


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