Les derniers chiffres du recensement de la population compilés par l’I.N.S.E.E. Bourgogne-Franche-Comté ont livré leur verdict. Si notre grande région perd des habitants, ce n’est pas le cas du département du Doubs qui se hisse à la première marche des huit départements de la région en termes de hausse de la population. Dans ce panorama, les communes du Haut-Doubs continuent, pour la plupart, à gagner des habitants. Tour d’horizon
La Bourgogne-Franche-Comté perd 14 361 habitants entre 2016 et 2022
Les tendances qui étaient déjà d’actualité au précédent recensement notamment au niveau de la baisse de la natalité se sont accentuées entre 2016 et 2022. La population régionale évolue à la baisse, les zones de décroissance s’étendent et les territoires dynamiques se concentrent autour de Dijon, Besançon, Sens, Mâcon et la bande frontalière. Analyse d’une perte d’attractivité.
Au 1er janvier 2022, la Bourgogne-Franche-Comté comptait 2 803 977 habitants, soit une baisse de 0,1 % par an entre 2016 et 2022, alors qu’en France métropolitaine, la population a évolué positivement de 0,4 % chaque année. La perte d’attractivité s’applique d’ailleurs aux autres régions au nord de l’Hexagone, à l’exception de la région parisienne. C’est désormais l’ouest et le sud qui portent la croissance démographique.
“La Bourgogne-Franche-Comté perd de la population depuis plusieurs années. La raison principale est liée à la dégradation du solde naturel. Inversement, le solde migratoire s’améliore, mais cela ne suffit pas à compenser la baisse du solde naturel. En comparant les cartes de l’évolution régionale, on observe que les zones en croissance ont tendance à se contracter et, inversement, pour les zones de décroissance qui s’étendent”, observe Nicolas Bourgain, chargé d’étude à l’I.N.S.E.E.
Bien sûr, les cartes le montrent bien, la situation varie d’un département à l’autre. La croissance reste relativement soutenue dans le Doubs à +0,3 % et se stabilise à +0,1 % en Côte-d’Or, les seuls départements affichant un solde positif. Les six autres départements sont en baisse. La population diminue plus fortement dans le Territoire-de-Belfort, la Saône-et-Loire et l’Yonne par rapport à la période précédente.
Plusieurs facteurs interagissent dans les zones de croissance qui se concentrent autour de Dijon, Besançon, Sens, Mâcon et la bande frontalière. L’emploi est un facteur d’attractivité incontournable, voire universel. Ce qui explique la croissance à Besançon et Dijon, où l’on compte également une forte population étudiante.
“Ils sont comptabilisés dans la ville où ils font leurs études et apparaissent dans les populations comptées à part dans les communes où ils résident habituellement. On constate aussi dans les deux grandes villes universitaires que la population étudiante s’accroît du fait d’un prolongement des cursus en master notamment”, indique Bertrand Kauffmann, le directeur régional de l’I.N.S.E.E.
L’emploi, la recherche d’un foncier constructible à prix abordable et des dessertes ferroviaires et routières bien développées expliquent l’attractivité de Sens vis-à-vis de la région parisienne et de Mâcon aux portes de la banlieue lyonnaise. L’effet banlieue joue également le long de la frontière, des Rousses à Maîche, où résident les travailleurs frontaliers. Si la croissance y est moins soutenue qu’au précédent recensement, elle reste toujours d’actualité.
“Les frontaliers sont de plus en plus nombreux. Il s’agit surtout de jeunes actifs, pas forcément très diplômés. Ce modèle de développement ne fonctionne pas au sud des Rousses, car les temps d’accès au bassin helvétique sont trop longs. C’est notamment le cas autour de Saint-Claude. Les frontaliers privilégient les zones les plus accessibles ou proches de la Suisse”, nuance Nicolas Bourgain.
Dans le Doubs, les villes et communautés de communes du Haut-Doubs se taillent la part du lion au palmarès des territoires les plus dynamiques. Dans les grandes villes, Pontarlier arrive en tête devant Besançon et Audincourt dans les plus fortes progressions. Dans les petites villes, Doubs et Le Russey montent sur le podium des plus fortes hausses, juste devancés par Chemaudin-et-Vaux. Les cinq communautés de communes les plus dynamiques du département sont toutes situées sur la bande frontalière.