Le constructeur de maisons à ossature bois installé sur la zone du Bas-de-la-Chaux a ressenti une baisse d’activité depuis deux ans. En cet automne 2024, son dirigeant sent les premiers frémissements d’une reprise espérée.
Le moral n’était pas vraiment au beau fixe il y a encore quelques mois. Ce n’est que depuis la reprise à la fin du mois d’août que le baromètre semble à nouveau mieux orienté pour Finnest, qui a traversé depuis deux ans un des creux les plus forts depuis la création de cette société il y a une trentaine d’années.
"Les difficultés sur le plan commercial remontent à octobre 2022. Elles ne se sont pas trop fait ressentir en 2023 parce que notre carnet de commandes était bien rempli. Mais le début d’année 2024 a vraiment été compliqué", confirme Ghislain Tisserand, associé majoritaire de la société Finnest.
Conséquences du conflit en Ukraine, augmentation des prix du bois, hausse des taux d’intérêt bancaires… La potion a été amère à digérer pour le constructeur du Haut-Doubs. "Le prix du bois s’était envolé suite au conflit ukrainien : il était passé de 400 à 1 000 euros le mètre cube. Il est redescendu à 500 euros. Mais dans le même temps, les prix dans la zinguerie, la couverture, la menuiserie n’ont jamais vraiment rebaissé. Ce qui fait que le prix de nos maisons a quasiment augmenté de 30 % ces dernières années. Forcément, on a eu moins de demandes", ajoute le dirigeant.
Les turbulences politiques jouent également un rôle dans ce contexte morose. "Nous avions enregistré un petit rebond en mai-juin. Jusqu’au jour où le président a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale : les 7 ou 8 rendez-vous commerciaux qui étaient calés ont alors été annulés du jour au lendemain !" relate Ghislain Tisserand.
Heureusement pour la société du Bas-de-la-Chaux, depuis la rentrée, les affaires semblent repartir. Finnest a depuis septembre réalisé 6 nouvelles ventes (maison individuelle et collectif), et les formulaires de contact reçus via son site Internet sont repartis fortement à la hausse.
Et le Haut-Doubs reste encore une zone à part. Finnest développe un projet de 28 lots à L’Hôpital-du-Grosbois et là, "c’est vraiment le calme plat. On reste donc plus optimiste sur la bande frontalière, d’autant que les banques annoncent des taux à moins de 3 % pour 2025. Mais on reste tout de même prudent car on sait aussi que l’horlogerie suisse donne des signes de faiblesse en ce moment", nuance le responsable.
Dans ce contexte toujours incertain, Finnest cherche de l’activité un peu plus loin que les frontières régionales. La société est présente dans les Alpes, également dans la région de Strasbourg où elle a réalisé trois projets l’an dernier. Même si le temps où Finnest réalisait une soixantaine de maisons par an est peut-être révolu, les dirigeants de cette P.M.E. familiale d’une quarantaine de salariés (pour 13 millions d’euros de chiffre d’affaires) espèrent que le plus gros de la crise est désormais derrière eux.