Après plus d’un an de marasme, les constructeurs de maisons individuelles attendent désormais des mesures pour relancer le secteur qui a littéralement dévissé
« Il y a urgence à soigner le mal ! » exhorte Lionel Jacquet, le porte-parole des constructeurs de maisons individuelles et vice-président du pôle régional Habitat à la Fédération Française du Bâtiment (F.F.B.). Sur le plan national, le marché de la maison individuelle s’est effondré, passant de 120 000 maisons construites il y a une quinzaine d’années à 55 000 cette année. Inflation, hausse des taux, renforcement des normes de construction, rareté du foncier, exigences bancaires ou encore amorce du Zéro artificialisation nette (le fameux Z.A.N.) expliquent cette dégringolade. « À l’échelle nationale, un tiers des constructeurs de maisons individuelles ont disparu depuis 2022, dont certains gros faiseurs » ajoute Lionel Jacquet. Exemples : le groupe Géoxia, propriétaire des Maisons Phénix, liquidé en 2022, ou encore le groupe Avenir basé à Valence, fait également partie de ces victimes de la crise, contraintes à mettre la clé sous la porte.
À l’échelle de la région, le constat n’est guère plus réjouissant. Les commercialisations de maisons individuelles ont chuté de 26,5 % en un an (après une baisse encore plus forte en 2023), les autorisations de chantiers accusent, elles, un nouveau recul de 16,1 %. « On sent un léger redémarrage, avec un petit + 0,1 % de ventes depuis cet été, mais pour confirmer cette tendance, on a besoin d’un vrai coup de boost » réclame le vice-président du pôle Habitat, qui dit sentir « enfin, une prise de conscience et une mobilisation au niveau national. »
Parmi les motifs d’espoir de la profession, qui restent à confirmer, il y a ce projet d’extension du prêt à taux zéro à l’ensemble du territoire national et non plus seulement aux zones considérées comme tendues. La légère baisse des taux et le comportement des banques qui communiquent à nouveau sur les prêts immobiliers jouent dans ce début de reprise. Avec la baisse d’activité ressentie depuis plus d’un an, les sous-traitants auraient également tendance à baisser un peu leurs prix.
Pour tirer leur épingle du jeu, les constructeurs de maisons individuelles misent notamment, comme c’est le cas de Lionel Jacquet avec sa société Haut-Doubs Créer Bâtir, sur des opérations menées sur des terrains maîtrisés, c’est-à-dire dont ils deviennent propriétaires, avec des plus petits projets correspondant à une nouvelle demande d’accédants qui souhaitent être propriétaires, mais d’une petite surface, sans avoir la contrainte de l’entretien d’un grand terrain. « Sur 10 ares, au lieu de faire une seule maison comme avant, on en fait trois, et on arrive à proposer des prix très corrects pour des maisons à haute performance énergétique » illustre le professionnel.
C’est ainsi qu’il mène actuellement ce genre de projets à Pierrefontaine-les-Varans, Les Combes, La Chaux, Maîche ou encore Morteau (le Sauron). Et pour continuer à communiquer efficacement, il organise dans ses nouveaux locaux du Bas-de-la-Chaux un salon « Construire en 2025 » à destination des particuliers, les 7, 8 et 9 novembre.