Le marché de la location subit par ricochets les conséquences de la crise immobilière. Les transactions locatives auraient chuté d’au moins 50 %. L’éclairage de Laurent Reynaud, le président régional du réseau F.N.A.I.M.

C'est à dire : Qu’en est-il du secteur de la location localement ?
Laurent Reynaud : Le marché est tendu, c’est le moins qu’on puisse dire… Et il l’est encore plus dans le Haut-Doubs. Depuis deux ans, le nombre de nouveaux contrats de location a chuté de 50 à 60 %. Les locataires ne bougent pas de leur logement de peur de ne pas pouvoir en retrouver un autre ou parce qu’ils ne peuvent pas acheter. Et s’ils prennent le risque de quitter leur logement pour en retrouver un autre, le loyer sera forcément plus élevé vu la pénurie.

Laurent Reynaud est le président de la c hambre syndical F.N.A.I.M. de Franche- Comté.

Càd : Quelles sont les raisons de ce blocage ?
L.R. : La question du D.P.E. d’abord, qui a refroidi beaucoup de propriétaires à louer leurs logements. Et bien sûr, la baisse du nombre de permis de construire qui a chuté d’au moins 50 % ces trois dernières années. Un autre paramètre existe ici aussi : un certain nombre de propriétaires, pour avoir des revenus complémentaires plus élevés, préfèrent louer en AirBnb. Au lieu de toucher un loyer de 800 euros par mois par exemple, en 8 nuits à 100 euros, ils touchent déjà le même revenu, et pour l’instant, ils y gagnent fiscalement. Ajoutons à cela la hausse des taux ces deux dernières années : moins de personnes devenues propriétaires signifie moins de logements remis en location. Résultat : on n’a jamais eu un taux de vacances aussi faible depuis bien longtemps, il est bien inférieur à 4 %, encore moins dans le Haut-Doubs.

Càd : Les agences commencent-elles à voir une éclaircie ?
L.R. : Avec l’inertie et dans ce contexte, il n’y aura aucune éclaircie avant au moins 18 mois. Les agences restent pour l’instant dans le brouillard. Leur chiffre d’affaires lié aux frais d’agence payé au moment d’un changement de locataire a chuté de 50 % ces deux dernières années. À l’échelle nationale, 700 agences ont disparu en 2023, et le chiffre pour 2024 devrait encore être supérieur. Et dans le contexte politique actuel, on ne voit pas comment il pourrait y avoir une politique du logement assez ambitieuse pour relancer la machine.

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