Né il y a moins d’un an, le Pôle territorial de coopération économique (P.T.C.E.) du Haut-Doubs revient sur une année 2024 riche où les jalons ont été posés. Cap sur 2025 avec l’émergence de projets structurants pour le territoire.
Ils ont estimé que coopérer pour faire prospérer le territoire était un bon investissement pour l’avenir. Alors entreprises, acteurs de l’économie sociale et solidaire, collectivités et associations, se sont mis autour d’une table, ont discuté, ont partagé leur vision puis ont adhéré au P.T.C.E. du Haut-Doubs (Pôle territorial de coopération économique). L’année 2024 a été celle où les jalons ont été posés, les pistes de travail lancées.
La structure associative regroupe pour l’heure presque une quarantaine d’adhérents sur le Haut-Doubs, de Valdahon à Morteau, Maîche, Le Russey et Pontarlier. “On reste ouvert aux territoires limitrophes pour autant que la structure puisse apporter quelque chose localement et faire rayonner”, souligne Sébastien Péquignot, chef d’entreprise à Étalans et président du P.T.C.E. Car l’objectif est bien de faire rayonner le territoire, “avec les locaux pour les locaux, résume Sébastien Péquignot. Se connaître aussi sur le territoire. Par exemple, sur la mobilité, plein de choses existent mais on ne le sait pas.”
La coopération est le moteur de cette association qui s’est nourrie de synergies créées au fil du territoire, comme les bourses aux matériaux, les recycleries, un atelier de transformation d’invendus alimentaires ou encore une offre de contenant réemployable. Développer des projets économiques et sociaux innovants, telle est l’ambition du P.T.C.E. qui a choisi de se concentrer sur sept thématiques : alimentation, énergie, économie de la ressource, formation, habitat, mobilité, réseaux et animation. Celles-ci sont reconnues comme étant problématiques, prioritaires, à tout le moins récurrentes, par les adhérents.
Des groupes de travail se sont penchés sur ces larges thématiques pour resserrer ensuite jusqu’à l’émergence d’un projet bien précis dont l’objectif par exemple est d’agir pour l’accès au logement auprès des travailleurs du territoire, activer des solutions pour la sobriété et la production locale des énergies renouvelables, développer de nouvelles solutions de mobilité partagée, concevoir des solutions collectives pour l’alimentation locale, construire une offre locale de formations innovantes, sur-mesure et mutualisées, etc. “Tout ce travail va nous permettre de redéfinir la feuille de route 2025 et prioriser, éclaire Sébastien Péquignot. Par exemple, la question de l’habitat est problématique car il n’y a pas de logements disponibles rendant le recrutement très compliqué. On souhaite trouver des solutions ensemble. En 2025, notre but est de sortir deux projets par thématique, les prioriser, les chiffrer en termes d’argent et d’investissement en temps et en personnel, etc.”
Parmi les pistes évoquées mais qu’il faut encore valider, le montage d’un réseau de cuisine centrale, le développement de foyers jeunes travailleurs, le déploiement d’un réseau de solutions pour le logement local, etc. “On cible les besoins des adhérents”, reprend le président du P.T.C.E.
En septembre dernier, la structure a été lauréate de l’appel à manifestation d’intérêt Fabrique de territoire, “un pas de géant dans la démarche coopérative”, s’est félicitée l’association qui s’est vue gratifier de 100 000 euros sur deux ans pour mener à bien ses projets. “Sur les 15 lauréats, on a été le premier retenu et on est l’un des rares en France à être multi-adhérents, on a poussé la coopération entre les différentes structures, il n’y a pas de guéguerre de clocher”, précise Sébastien Péquignot.
En outre, le budget de l’association est assuré par les cotisations qui diffèrent selon le type de structures : celle des collectivités est calculée selon le nombre d’habitants, celle des entreprises selon le nombre de salariés, celle des associations par rapport à son nombre d’équivalent temps plein.
Le P.T.C.E. du Haut-Doubs cherche toujours de nouveaux adhérents tout en veillant à garder un équilibre entre collectivités, associations et entreprises. “Pour moi, le P.T.C.E. m’apporte de la bonne humeur, quand je vois toute cette énergie qui pousse à aller de l’avant, c’est moteur, conclut le chef d’entreprise. Dans ces périodes où on n’a pas de vision, notamment politique, nous, on a une vision, on disrupte ce qui existe, on n’attend pas que les autres fassent, on fait nous-mêmes.