Acheter une maison est devenu le casse-tête de l'été
Les professionnels de l'immobilier constatent une hausse sensible de la demande de biens immobiliers, maisons en premier lieu, qui fait grimper les prix. Ils sont débordés.
Trouver un bien immobilier correspondant à ses envies s’apparente actuellement à un parcours du combattant. Les candidats se bousculent et conséquence logique, les biens se font rares. Le Grand Besançon fait partie de ces territoires qui tirent un indéniable profit de la crise sanitaire que le pays traverse depuis un an et demi.
Depuis mars 2020, le secteur immobilier connaît une embellie, la plus forte constatée depuis les années 2006 à 2008. L’appétence pour le grand air est réelle. Si bien qu’un des premiers constats que dressent les agences immobilières bisontines, c’est une désaffection pour les grands appartements dans le centre ancien ne disposant ni de balcon ni de terrasse. La deuxième conséquence de cette embellie pour l’achat immobilier, c’est le fléchissement des prix de la location.
Le principal constat découlant de cet engouement reste sans conteste la hausse significative des demandes pour des maisons en périphérie, et bien au-delà de la première couronne bisontine. “On a une forte demande jusqu’en Haute-Saône voisine où il reste pas mal de vieilles pierres, des maisons certes un peu éloignées de Besançon mais avec du cachet” note un professionnel bisontin de l’immobilier.
Cet emballement conduit à un regain de travail pour les agences immobilières qui, pour bon nombre d’entre elles, se trouvent dépourvues de biens à proposer à leurs clients, et a suscité aussi des vocations pour la profession. “Beaucoup de personnes ont changé de métier pour se sont lancer dans l’immobilier, et certaines agences recrutent à tour de bras des agents commerciaux. Seulement, vu le faible niveau de l’offre, il n’y a pas de mandats pour tout le monde en ce moment et je souhaite du courage à toutes ces personnes qui croient faire de bonnes affaires et qui s’improvisent agents immobiliers” constate ce fin connaisseur du marché bisontin.
Les notaires profitent également de cette embellie. “C’est de la folie en ce moment confirme ce notaire associé de plusieurs études dans le Grand Besançon. Que ce soit à Besançon, dans la première couronne, et même à 30 km de Besançon, toutes les maisons trouvent preneurs.” Les délais de prise de rendez-vous chez les notaires s’allongent, il faut souvent un mois pour en décrocher un contre une quinzaine de jours auparavant.
Les artisans, dont les délais s’allongent également, et les collectivités locales sont également les grands bénéficiaires de cette embellie. Ces dernières touchent des droits de mutation à chaque transaction immobilière. Rien que pour la Ville de Besançon, les droits de mutation ont augmenté de plus de 200 000 euros sur la seule année 2020. Une manne inattendue pour les budgets des collectivités.