Les frontaliers sont de plus en plus nombreux, mais le nombre de ceux qui cotisent à l’assurance maladie en France est en baisse. Leur revenu moyen est de 55 472 euros par an.
Les travailleurs frontaliers français qui travaillent en Suisse ont le choix, c’est le cas depuis dix ans, de s’affilier à la Sécurité sociale française, et ainsi de verser 8 % de leur salaire à l’Urssaf de Franche-Comté (déduction faite au préalable de 25 % du montant du salaire), ou alors de souscrire à l’assurance maladie suisse, la LaMal.
Sur l’ensemble des 224 000 frontaliers français travaillant en Suisse, et résidant en Alsace, en Bourgogne-Franche-Comté ou en Auvergne-Rhône-Alpes, 68 % d’entre eux, soit 152 000 ont fait le choix de payer leur assurance maladie en France et sont donc gérés par l’Urssaf. « Le nombre de travailleurs frontaliers français est globalement en hausse, ils sont désormais 224 000, mais ceux qui sont affilés à l’Urssaf sont en baisse, ils sont passés de 157 700 à 152 000 en un an » constate Djor-Krévys Mouëza, le directeur par intérim de l’Urssaf Franche-Comté. Si on y ajoute les retraités frontaliers, ils sont 161 000 à cotiser à l’Urssaf. « Le nombre d’affiliés à l’Urssaf est en baisse parce qu’il paraît plus intéressant pour certaines catégories de frontaliers (célibataires à hauts revenus par exemple) de s’assurer en Suisse » avance Amandine Durupty-Perriand, pilote du service des travailleurs frontaliers en Suisse à l’Urssaf Franche-Comté.
L’organisme social a également analysé les revenus des travailleurs frontaliers français. Ceux-ci ont enregistré une hausse cette dernière année, passant de 52 000 euros pour le revenu fiscal de référence déclaré en 2022 (revenus 2021) à 55 472 euros en 2023 (revenus 2022). Avec une disparité de 20 % entre les hommes et les femmes (56 619 euros de revenu moyen pour les hommes, 38 689 euros pour les femmes). « L’écart de salaires est cependant plus marqué en France, avec une différence de 23 % entre les hommes et les femmes » précise Valérie Baudeigne, statisticienne à l’Urssaf. Au total, avec les cotisations qu’ils versent à l’Urssaf, les 152 000 frontaliers actifs versent ainsi la coquette somme de 8,4 milliards d’euros par an dans les caisses de l’État français.

L’Urssaf a également passé en revue la provenance géographique des frontaliers. Dans le Doubs, 15 % des travailleurs sont des frontaliers, soit un salarié sur sept. Cette proportion est logiquement plus importante au fur et à mesure qu’on se rapproche de la frontière suisse. Ainsi, c’est la communauté de communes du Val de Morteau, qui, avec celle du pays genevois, bat tous les records de concentration de frontaliers sur son territoire. Sur ces deux territoires, plus de 60 % des travailleurs sont des frontaliers. Un travailleur frontalier franc-comtois parcourt en moyenne 43 km pour se rendre à son travail de l’autre côté de la frontière. « En France en moyenne, les salariés parcourent 14 km pour se rendre à leur travail » compare Mme Durupty-Perriand.
Cependant nos frontaliers du Doubs ne sont pas les plus aisés de l’arc frontalier. Avec un revenu situé entre 43 000 et 49 000 euros par an, ils arrivent loin derrière les frontaliers de l’Ain et de la Haute-Savoie dont les revenus moyens oscillent entre 58 860 et 61 808 euros par an. Ces derniers travaillant plus, souvent dans le secteur tertiaire et bancaire que dans l’industrie manufacturière pour laquelle travaillent 40 % des frontaliers du Doubs.
