Démarré en février, le chantier de voirie qui bloque l’entrée de la commune s’étalera jusqu’à la fin du mois de juillet. Du côté des commerçants, on commence à trouver le temps long.
Ce n’est pas un, mais quatre chantiers simultanés qu’a engagés la commune de Villers-le-Lac. “Il y a d’abord le Syded qui rénove les réseaux secs, puis les travaux d’assainissement, le chantier des conduites d’eau et enfin, la voirie que nous refaisons intégralement avec le prolongement de la piste modes doux. C’est long, mais ça nous évite au moins d’y revenir plusieurs fois,” justifie Pascal Rougnon, le premier adjoint de Villers-le-Lac, en charge des travaux. En termes de délais, la commune a un impératif : que la route soit terminée pour le passage du Tour de France Femmes le 16 août prochain. “Nous comptons bien terminer ce chantier fin juillet, et un peu avant si nous le pouvons,” ajoute l’élu.
Depuis la fin du mois de février, l’accès direct au centre de Villers-le-Lac n’est plus possible, les automobilistes sont contraints de prendre la direction de la Suisse et de redescendre au centre de la commune via le hameau des Bassots et la salle des fêtes. Les automobilistes en provenance de Suisse ne peuvent plus emprunter la sortie habituelle pour Villers-le-Lac, ils sont eux aussi contraints de descendre jusqu’au pont, faire le tour du rond-point et remonter en direction de la Suisse pour prendre la même sortie qui les emmènera au centre-ville via la salle des fêtes. Un vrai gymkhana qui a logiquement de quoi dissuader la clientèle de passage, suisse et frontalière. Seule amélioration mise en place depuis le début du mois de mai : un alternat le week-end et parfois en soirée qui permet d’entrer en ville par l’itinéraire habituel.
Pour les commerçants du centre-ville, la durée du chantier est une pilule amère à digérer. La boulangerie, la pharmacie, le magasin B1, la maison de la presse et d’autres vivent, en partie, de la clientèle suisse et de passage. Autant de chalands dont le nombre a littéralement fondu. Pour la pharmacie, c’est entre 30 et 50 clients en moins par jour. Pour la boulangerie, la perte quotidienne est énorme également. Le parking du magasin B1 est quant à lui plus clairsemé que d’habitude. Les deux compagnies de bateaux, elles, pâtissent aussi de la situation après deux saisons estivales déjà bien moroses. “Dans les réunions d’information, on nous avait vendu ces travaux comme ponctuels, avec des fermetures de route homéopathiques. Et c’est tout le contraire. Nous reprochons à la mairie d’avoir minimisé l’impact de ce chantier, volontairement, ou pas,” se plaint l’un des commerçants du centre. “Je pense que les responsables du chantier auraient pu maintenir une bande roulante de quelques mètres sur un côté de la route pour maintenir la circulation,” commente cet autre commerçant touché qui reconnaît tout de même que “depuis trois semaines, ça semble aller un peu mieux avec la réouverture partielle le soir. Mais les deux premiers mois ont été terribles,” dit-il.
“Pendant la semaine, la fréquentation est divisée par deux. Heureusement que la route est rouverte le week-end. On avait déjà subi une fermeture l’an dernier 15 jours après avoir fait l’émission La Meilleure boulangerie de France. À force, ces fermetures nous font beaucoup de mal,” note Jennifer Viennet de la boulangerie éponyme qui estime que le parcours est beaucoup trop décourageant pour que la clientèle venant de Suisse fasse le détour pour revenir faire ses achats au centre de Villers. “Nous faisons notre maximum pour diriger correctement les automobilistes. L’entreprise Vermot a fait des panneaux qui indiquent bien les directions à prendre pour rejoindre le centre-ville,” observe Pascal Rougnon. Une coupure totale de circulation, mais d’une durée limitée, est encore prévue à la fin du chantier pour finaliser les bandes de roulement et les bordures. En attendant fin juillet, commerçants et riverains doivent encore s’armer d’une bonne dose de patience.
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