Ce projet a associé deux binômes d’étudiants de Morteau et d’Espoo en Finlande. Euroclock illustre la coopération établie entre les huit écoles d’horlogerie européennes du réseau O.S.O.W. (Open Schools Of Watchmaking), qui se sont retrouvées en séminaire à Morteau le mois dernier.

Un des temps forts et éminemment symbolique de ce séminaire fut la présentation du projet en présence des quatre élèves, à savoir Marine Porte et Lucas Sperissen du lycée de Morteau, et Eetu Kolppanen et Juho Hukkonen du lycée Kelloseppakoulu à Espoo, une commune située dans la banlieue d’Helsinki.

« Les Finlandais étaient à l’initiative du projet. Ils nous ont proposé il y a un an de concevoir et fabriquer une horloge. Ils géraient la partie mouvement et nous, on s’occupait du design et des complications, en l’occurrence phases de Lune, date et jour. On a aussi obtenu un financement européen pour mener à bien ce projet », précise David Grandvuillemin, directeur délégué aux formations professionnelles et technologiques, autrement dit chef des travaux, au lycée Edgar-Faure.

Retour aux sources de l’horlogerie en visitant le samedi matin le musée de Villers-le-Lac.

Tous deux titulaires d’un CAP et BMA horlogerie, Marine Porte et Lucas Sperissen ont poursuivi leur cursus. Ils sont actuellement en seconde année du Diplôme National des Métiers d’Art et du Design. Chacun a pris en charge une partie du projet. Marine a travaillé sur le design et Lucas sur les complications. « Ce projet s’est déroulé dans le temps d’une année scolaire, à partir de la rentrée 2023 jusqu’à septembre dernier. Les deux équipes se retrouvaient tous les mois en visioconférence pour faire le point sur l’avancée des opérations. Les deux étudiants finlandais sont venus 15 jours à Morteau produire des pièces et vice-versa. »

L’occasion pour les uns et les autres de découvrir de nouveaux savoir-faire. L’anglais était obligatoire pour communiquer à Morteau comme en Finlande. « Cette pendule est un support de coopération. » Après le séminaire, l’horloge Euroclock est repartie en Finlande pour y subir quelques réglages. Elle sera de retour fin novembre lors de la Saint-Éloi où le quatuor sera de nouveau en lice pour une présentation.

La raison d’être d’OSOW est d’abord pédagogique. Ce réseau existe depuis 12 ans. Ces écoles horlogères ont pris l’habitude de se rencontrer, d’échanger et de mettre en place des mobilités d’élèves. « Depuis trois ans, on reçoit des étudiants de l’école horlogère d’Hambourg. Ces échanges sont organisés dans le cadre des mobilités Erasmus. Pour les élèves, c’est toujours une grande aventure humaine. »

Quand les jeunes Allemands viennent à Morteau, ils font du squelettage de montre et réalisent des cadrans. Inversement à Hambourg, les élèves mortuaciens vont s’initier à la fabrication des pendules de marine, une spécialité de cette ville portuaire. En général, quand le séjour se termine, ils repartent avec la pièce sur laquelle ils ont travaillé. « Début novembre, on va recevoir des étudiants allemands. Ils auront droit à un emploi du temps sur-mesure car ils sont avant tout là pour découvrir nos pratiques horlogères. »

Cette immersion linguistique, technique est aussi culturelle. Les uns découvrent la vie dans une petite ville frontalière alors que les autres se retrouvent dans une grande ville portuaire de près de 2 millions d’habitants. Entre les CAP, BMA, DN-Made, ils sont chaque année près de 200 élèves à suivre une formation horlogère à Morteau.

Publicité - Boostez vos ventes grâce aux bons cadeaux ckdo.pro

OSOW existe depuis une dizaine d’années. Morteau a rejoint le réseau en 2022 lors du séminaire organisé à Würzburg en Allemagne. « Le lycée de Morteau a été couronné symboliquement pour cette première participation avec la charge d’organiser le prochain séminaire. »

Les huit écoles étaient bien présentes, soit une vingtaine de personnes, pour l’essentiel des enseignants d’horlogerie. Après une première journée d’accueil au lycée, les « séminaristes » sont partis visiter le lendemain la manufacture Cartier à La Chaux-de-Fonds. « L’après-midi a été mis à profit pour échanger sur les projets que nous pourrions monter ensemble. Les pays scandinaves sont très au fait de ce qu’il est possible de faire dans le cadre de l’Union Européenne. »

Le samedi matin, bon pied, bon œil, pour découvrir en matinée le musée de l’horlogerie à Villers-le-Lac. Après le quartier libre de l’après-midi, tout le monde s’est retrouvé en soirée pour des échanges de spécialités culinaires. La terrine de renne tenait la dragée haute à la Morteau.

Le prochain rassemblement OSOW aura lieu en 2026 à Motala en Suède.


Cet article vous est proposé par la rédaction du journal C'est à dire, distribué à + de 30 000 exemplaires sur le Haut-Doubs.
Pour devenir annonceur et booster votre visibilité, cliquez sur l'image ci-dessous
Publicité journal C'est à dire