Le site de formation de Besançon, situé rue Mercator, a fêté le mois dernier son 50ème anniversaire. Près de 27 000 apprentis sont passés entre ses murs depuis 1974.

Cette adresse, les peintres, électriciens, plombiers, couvreurs ou maçons de Franche-Comté la connaissent bien. Beaucoup y ont fait leurs armes et perpétuent aujourd’hui la boucle, en accueillant désormais à leur tour les apprentis sortants dans leurs entreprises. L’établissement bisontin, qui fait partie des 5 sites de formation du Bâtiment C.F.A. Bourgogne-Franche-Comté présents en région, est devenu un passage quasi obligé pour qui veut se former aux métiers du B.T.P. Entre 600 et 700 apprenants des quatre départements comtois sont accueillis ici, et sur l’antenne de Bethoncourt. C’est aussi et surtout une histoire qui dure.

Lors de la journée célébrant ses 50 ans, plusieurs anciens élèves et formateurs, professionnels et représentants institutionnels avaient ainsi fait le déplacement, dont le tout premier directeur du site, Jean-Luc Masure. “Il y a eu plein de moments forts et de partages de souvenirs. Cela a aussi donné lieu à d’émouvantes retrouvailles, montrant combien certains étaient attachés à ce site”, se réjouit Bénédicte Lallement, actuelle directrice du C.F.A. bisontin, qui a profité de l’occasion pour revenir sur le chemin parcouru mais aussi les perspectives d’avenir.

Bénédicte Lallement (au premier plan), ici, avec des apprentis serruriers-métalliers.

Passé de trois formations à son ouverture à la représentation de 12 corps de métier aujourd’hui, le site veut continuer de s’inscrire dans le temps. “Nous nous sommes adaptés au fil des ans aux besoins changeants de notre société, du marché du travail et aux avancées technologiques”, souligne la directrice. “Et on doit continuer de répondre aux nouveaux enjeux, apportés par exemple par les derniers matériaux biosourcés, le photovoltaïque ou l’installation et l’entretien des bornes électriques.” D’ici février-mars, le C.F.A. aimerait ainsi proposer de courtes formations sur ces nouvelles compétences, y compris aux entreprises et à leurs collaborateurs. “On le fera ici mais aussi en région, en implantant des points de formation éphémères”, prévient la directrice.

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D’autres défis vont devoir aussi être relevés à l’avenir. À l’image des inquiétudes nourries autour du financement de l’apprentissage et de son image, toujours légèrement dévalorisée. Mais aussi du recrutement. “Jusqu’à il y a peu, les apprentis n’avaient pas de problème pour trouver une entreprise, aujourd’hui, c’est moins vrai”, remarque Bénédicte Lallement. “Les professionnels du bâtiment ont moins besoin de recruter au vu du contexte économique et s’inquiètent de la prise en charge des apprentis.” Là encore, il s’agira d’innover. Le C.F.A. veut communiquer davantage auprès des municipalités et cibler les territoires où les besoins se font jour.

Restera aussi à séduire les candidats à l’apprentissage, “moins nombreux quel que soit le corps de métier” même si le secteur de la rénovation se montre plus porteur et les cas de reconversion professionnelle de plus en plus fréquents. “Cette voie présente pourtant bien des atouts”, comme le rappelle la directrice, “en étant employable de suite, souvent sur de bons niveaux de rémunération et des métiers passions.”