Entre révélations de l’Inspection Générale des Affaires Sociales sur des dérives de maltraitance et rapport alarmiste de l’U.F.C.-Que Choisir sur le secteur de la petite enfance, les parents doivent-ils s’inquiéter ?
Historiquement, ce sont les assistantes maternelles agréées qui se taillaient la part du lion. “Il y a 30 ans, nous en recensions plus de 300 sur le plateau de Maîche. À ce jour, il en reste 202 inscrites dont 138 actives”, constate Pascale Thouverey, animatrice du Relais Petite Enfance de la C.C.P.M. “Plus qu’un métier, c’est une vocation prenante. Bien souvent elles n’exercent que 4 ou 5 ans et ce travail rebute les plus jeunes”, ajoute Pascale.
Des places en crèche insuffisantes
L’évolution démographique fait que bon nombre de ces assistantes maternelles vont prendre leur retraite et ne seront pas remplacées, d’où cette nécessité impérieuse d’augmenter le nombre de places en crèche. Cette promesse politique récurrente est rarement suivie d’effet, et l’U.F.C.-Que Choisir pointe du doigt les 300 000 places promises par Emmanuel Macron en 2017, mais toujours pas au rendez-vous.
Le multi-accueil collectif est géré par des collectivités, ou des structures privées ou associatives. Les Frimousses et Hippo’Doubs à Maîche et Saint-Hippolyte proposent en multi-accueil, respectivement 40 et 18 places, et sont directement gérés par les communes.
Quelques micro-crèches privées
“Trois micro-crèches privées ou associatives sont accessibles sur le territoire. Elles ont chacune douze places en accueil permanent (la loi autorise un treizième enfant, en cas de besoin temporaire)”, poursuit l’animatrice.
Des horaires atypiques liés au travail frontalier
Le secteur frontalier contraint toute la profession à redoubler d’efforts pour accueillir les enfants parfois dès 5 heures du matin jusqu’à 19 ou 20 heures. “Dans ce contexte de plein-emploi, il est très difficile de recruter des éducateurs jeunes enfants et des auxiliaires de puériculture”, constate Anne Bringout, responsable de Tournicoti aux Écorces.
Des solutions existent malgré tout
“Notre crèche est complète, mais nous disposons encore de quelques créneaux en accueil occasionnel”, précise-t-elle. Le vrai problème reste l’absence de solutions pérennes pour ceux qui travaillent le week-end comme les boulangers, les gendarmes, les salariés de la restauration... Demeure bien sûr la solution de la garde à domicile par une professionnelle employée par la famille ou la mise à contribution des grands-parents.
La tension extrême sur le marché du travail a considérablement réduit l’activité des structures d’aide à domicile et les tarifs de celles qui offrent encore ce service peuvent s’avérer élevés. “Il faut rassurer les parents. Nous traitons une centaine de demandes tous les ans et trouvons des solutions satisfaisantes dans l’immense majorité des dossiers”, conclut Pascale Thouverey.