D’ici la fin de l’été, la mairie de Geneuille mettra à disposition des producteurs locaux plusieurs casiers en libre-service, en face de l’école. L’ensemble, qui prendra la forme d’une mini-épicerie autonome, sera accessible par un code hors des horaires d’ouverture.
Cela ressemble à un petit magasin, mais ce n’en est pas un. Ici, aucun employé ne vous accueillera et la surface réduite, de 17 m², se cantonnera aux produits frais de base. Laitages, viande et fromages, fabriqués localement, prévoient d’ores et déjà d’y être mis en vente, accessibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 de façon autonome.
Cette proposition à mi-chemin entre l’épicerie de village et les étals de marché, développée par l’entrepreneur local Happy Ter ! dans de petits abris modulaires en bois, a tout de suite séduit la mairie de Geneuille. Située à proximité de centres commerciaux et en périphérie proche de Besançon, la commune de 1 300 habitants aspirait à développer ce genre de service mais peinait à trouver un candidat à l’installation. “Lorsque nous avons entrepris de réhabiliter l’ancienne Poste (lire par ailleurs), plusieurs habitants nous ont remonté cette envie d’un commerce de proximité”, remarque Philippe Lienard, adjoint au maire.
Le compromis trouvé ici semble satisfaire tout le monde. Aussi bien les producteurs qui peuvent s’offrir un point de vente déporté à moindre coût, que la mairie qui n’a pas à supporter de charges. Propriétaire du bâtiment modulaire, elle leur loue les emplacements. “C’est nous qui sélectionnons également les produits, pour plus de variétés et éviter une concurrence injustifiée avec les commerçants déjà implantés dans la commune”, précise le maire, Patrick Oudot.
La ferme Baulieu à Pelousey, Ô’comtois Gourmand à Pirey et la fromagerie du Pré Verdot à Pouilley-les-Vignes feront partie des premiers référencés. La commune aimerait compléter l’offre avec des maraîchers. “Notre concept de mini-magasin autonome, ouvert 24 heures sur 24, privilégie ce type d’économie circulaire. Il vient en complément des supermarchés et touche des consommateurs différents. Il n’y a pas forcément de transfert de clientèle comme on peut l’entendre. Cela répond aussi à une autre façon de consommer”, explique Domingos Dias, qui développe ce nouveau service en région depuis Les Auxons. Cerise sur le gâteau : “Tout est fait localement : construction des abris, des casiers… La modularité permet aussi de s’ajuster à la demande en augmentant le nombre de casiers.” Neuf autres modèles de distributeurs automatiques, plus petits, ont déjà été déployés dans des villages voisins de Haute-Saône et à Émagny.
La mini-épicerie à Geneuille sera la première du genre, installée dans le courant de l’été pour une ouverture prévisionnelle à la rentrée. Équipée d’une porte sécurisée, on pourra y entrer librement aux heures classiques d’ouverture. Le reste du temps, il suffira de se rendre sur l’application pour passer commande. Un code sera alors remis pour aller retirer ses produits. Il sera également possible de consulter en direct l’état du stock et de passer des commandes spéciales par le biais du service drive. Le maire, Patrick Oudot, y voit un service supplémentaire dans le centre du village. “On a de nouveaux lotissements et une population qui se développe. On répond aux aspirations actuelles autour du manger sain et des circuits courts, tout en faisant lien avec le projet alimentaire territorial (P.A.T.)”, indique-t-il.
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