Construite il y a plus de deux siècles, la fontaine-lavoir du village bénéficie d’aides financières, accordées notamment par le Conseil départemental, pour sa réfection. Elle en a bien besoin au vu des travaux à effectuer.

Les broussailles envahissent l’esplanade pavée d’antan. Les pierres de l’abreuvoir sont inexorablement dévorées par les grandes tiges folles. La fontaine-lavoir du haut de Germéfontaine est en piètre état plus de 200 ans après son édification. Il faut dire que la petite commune de 120 âmes n’a guère de moyens pour rendre son lustre à cet édifice autrefois fréquenté par les lavandières et le bétail.

“Nous n’avons pas d’agents communaux. Ici, les travaux sont effectués le plus souvent par des volontaires”, note Béatrice Trouillot, la maire de Germéfontaine.

Des travaux de restauration, dont le coût avoisine 30 000 euros, ont toutefois pu débuter, début juin, grâce aux soutiens financiers du Conseil départemental (30 %) et de l’État (30 %). La réfection du toit, de la charpente en sapin et des pierres de taille devrait prendre deux mois. Le village, situé entre Vercel et Pierrefontaine-les-Varans, abrite en fait trois fontaines, dont une circulaire qui comporte un calvaire classé aux monuments historiques depuis 1992. La fontaine du haut, construite sous le Premier Empire, avait été rénovée en 1849, avant de recevoir, un siècle après, un réservoir de 250 m³.

Béatrice Trouillot et Michel Faivre, actuelle maire et ancien édile de Germéfontaine, devant le joyau du village.

Les Trente Glorieuses et la société de consommation ont ensuite remisé au placard le lavoir et ses usagers. Le bâtiment, explique Béatrice Trouillot, a servi pendant quelque temps de “congélateur collectif”, des pierres du lavoir, dessinant autrefois un demi-cercle, ayant été retirées pour accueillir des appareils électroménagers.

C’est sans doute parce que c’est un lieu riche en histoires, prisé des Germelots et Germelottes, que la fontaine du haut a le droit à une seconde vie. “C’est un genre de salle des fêtes, mais en plus campagnard”, s’amuse Béatrice Trouillot. “En décembre, le Père Noël vient donner des cadeaux aux enfants ici. L’été, on installe des tables et on fait un barbecue. Elle a toujours été un lieu de convivialité.” Néanmoins, l’édile prévient : s’il y a des travaux de rénovation, “le bâtiment doit rester dans son jus.” “Il y a quelques années de cela, le C.A.U.E. (Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement) a mené une étude sur la fontaine. Il nous a proposé d’installer des bancs, des chaises… Des choses qui n’étaient pas là avant. En plus, il faut penser à l’entretien. Je ne compte pas dénaturer ce bâtiment”, insiste-t-elle.

Michel Faivre, l’ancien maire du village et véritable mémoire vivante de ce dernier, partage l’avis de sa successeure. Il sait à peu près tout ce qu’il y a à savoir sur la construction de la fontaine du haut. “Un seul pan du toit est doté de lambris. Les bâtisseurs ont pensé qu’il serait plus judicieux de placer ce lambris à l’opposé du côté où s’engouffre le vent pour éviter que les tuiles ne s’envolent”, détaille le septuagénaire. Pour faire venir l’eau jusqu’à Germéfontaine, c’est une autre histoire : “Depuis 1949, les tuyaux sont en fonte. Mais avant, il y avait des tuyaux en tuile qui devaient apporter l’eau depuis la source du tronc, à 1 km d’ici. Je vous laisse imaginer les fuites !”

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