Face aux aléas climatiques, le gestionnaire entend assurer une meilleure qualité de fourniture électrique aux habitants de Goumois, Urtière, Charmauvillers et Fessevillers
Enedis est une entreprise de service public qui gère le réseau de distribution d’électricité. Elle emploie 40 000 personnes et dessert 38,8 millions de clients avec son réseau d’1,4 million de kilomètres.
Le projet A.R.B.R.E. (Amélioration de la Résilience en zones Boisées des Réseaux Électriques) dispose d’un budget annuel de 8,5 à 12 millions d’euros par an pour la seule région Alsace-Franche-Comté. “Nous nous attelons ici à un véritable chantier d’envergure pour enterrer 7,5 kilomètres de lignes électriques, remplaçant 5 kilomètres de réseau aérien”, constate Yoann Rossignol, directeur territorial Enedis pour le Doubs et le Territoire de Belfort. Dix incidents majeurs de coupure d’électricité ont été recensés depuis 2017 sur ce secteur.
“Nous voulons aussi sensibiliser les élus, avec la collaboration de l’O.N.F. (Office National des Forêts), aux risques que la végétation fait de plus en plus peser sur les installations aériennes”, poursuit-il. L’état de santé des forêts s’est considérablement dégradé (phénomènes météorologiques, entretien parfois inadapté, maladies chroniques et parasites). Entre 2022 et 2023 en Franche-Comté, les incidents liés à des chutes d’arbres mal entretenus ont augmenté de 128 %. Au total, 50 % des coupures sur le réseau public sont dues à ce phénomène.
“Le Code de l’énergie nous impose l’entretien de la végétation sous nos lignes, mais il assujettit les propriétaires publics ou privés à l’entretien ou à l’abattage des arbres dans le voisinage de nos installations”, précise Yoann Rossignol.
Les travaux, en collaboration avec l’entreprise Tattu, ont débuté le 4 novembre sur la commune de Goumois. Ce premier chantier consiste à enfouir 4,5 kilomètres de réseau aérien haute tension (20 000 volts) et à installer deux nouveaux postes électriques. La deuxième phase est programmée au printemps 2025 pour la création de 3 kilomètres de réseau souterrain complémentaire.
“Afin d’éviter un impact trop important sur la circulation, la majeure partie de ces travaux est réalisée par une trancheuse qui suit le G.R. 5 (sentier de grande randonnée) depuis Urtière et un forage sous la départementale”, précise Loïc Mesnier, chargé de projet. “Nous essayons d’avoir un minimum d’impact sur l’environnement et toute la terre excavée est réutilisée à 90 % sur le secteur, évitant un transfert par camions”, ajoute-t-il.
Les travaux d’enfouissement achevés, une équipe spécialisée dans les opérations sous tension interviendra pour la mise en fonctionnement du nouveau réseau. Enfin, la dépose des 5 kilomètres de lignes aériennes et de 69 poteaux se déroulera fin 2025. Ces travaux sont souvent délicats, mais à Goumois l’intervention d’hélicoptère ne sera pas nécessaire.
“La disparition de ces lignes et poteaux aura un impact positif sur les paysages et les terrains rendus à la nature, un effet significatif sur la biodiversité”, conclut Yoann Rossignol.