Les très hauts revenus de la région se concentrent à la frontière et dans les zones viticoles
La Bourgogne-Franche-Comté compte 15 690 personnes disposant de très hauts revenus en 2017, soit 0,6 % de sa population indique une étude de l'INSEE. Si en Côte-d'Or la richesse se fait avec le patrimoine, elle se fait avec le travail dans le Doubs. Cette partie de la population paie à elle seule 8% du montant total de l'impôt.
Paraît-il que les Français ont épargné davantage durant le confinement (les ménages français ont accumulé 60 milliards d'euros d'épargne supplémentaires ces deux derniers mois dit la Banque de France).
En Bourgogne-Franche-Comté, 15 690 personnes se soucient peu des fins de mois. Et pour cause, elles font partie des 1% des plus riches en France. L'INSEE Bourgogne-Franche-Comté a publié le 12 mai une étude sur les très hauts revenus. Une recherche intéressante et détaillée... mais sans surprise.
Les 15 690 personnes disposant de très hauts revenus (soit 0,6% de la population régionale) vivent en zone frontalière ou en zone viticole. Qu'est-ce qu'un haut revenu ? C'est une personne seule qui perçoit plus de 9 060 euros par mois et 13 590 euros pour un couple sans enfant. "Les bénéficiaires de très hauts revenus sont généralement plus âgés que le reste de la population, et plus souvent en couple sans enfant. Ils sont plus présents en Côte-d’Or et dans le Doubs. Dans le premier département, plus âgés, ils perçoivent davantage de revenus du patrimoine. Dans le second, plus jeunes, leurs ressources reposent plus sur les salaires" indique l'Institut d'études statistiques.
Les personnes à très hauts revenus sont plus nombreuses dans les grandes agglomérations. Les bénéficiaires de très hauts revenus sont également très présents dans les zones viticoles, surtout dans les territoires où le vignoble est renommé et donc bien valorisé, comme les côtes de Nuits et côtes de Beaune, le chablisien, le chalonnais et le mâconnais. "Ils résident aussi plus souvent près de la frontière suisse. Un grand nombre de travailleurs frontaliers y vivent, souvent très bien rémunérés. Ainsi, plus d’1 % de la population des intercommunalités de Morteau et de Pontarlier dispose de très hauts revenus."
Ce sont de forts contribuables
Du fait du barème progressif de l’impôt sur le revenu, les bénéficiaires de très hauts revenus contribuent davantage aux impôts directs : "Ils s’acquittent de 8 % du montant total recueilli pour cet impôt dans la région, alors qu’ils ne représentent que 0,6 % de la population" poursuit l'INSEE.
En conséquence, après paiement des impôts directs et versement des prestations sociales (anecdotique pour cette population), l’écart entre eux et l’ensemble de la population se réduit. La moitié des personnes à très hauts revenus bénéficient alors d’un niveau de vie mensuel supérieur à 8 520 euros, cinq fois plus que l’ensemble de la population. Le Doubs est le département où leurs ressources dépendent le moins des revenus du patrimoine (22 %). Les "riches" y sont un peu moins âgés : 9 % des référents ont moins de 40 ans contre 7 % en Bourgogne-Franche-Comté. Plus souvent actifs, ce sont vraisemblablement des cadres, des chefs d’entreprise ou des frontaliers. À voir comment la Suisse va réagir économiquement à l'impact de la crise sanitaire...