À Vauclusotte, dans cette terre à comté, Justine et Cédric Briquez ont pris un chemin de traverse. Ils offrent à des consommateurs convertis des produits issus de leur élevage ovin
Après une première installation à Vauclusotte en 2008 dans la production laitière pour le comté, Cédric s’installe en G.A.E.C. (Groupement Agricole d’Exploitation en Commun) à Charmoille en 2014. Justine s’intéressait depuis quelques années à la transformation fromagère. “J’ai eu l’occasion de passer trois semaines en Alsace dans une exploitation de brebis laitières, puis j’ai effectué un stage au centre de formation spécialisé à Digne-Carmejane”, explique la jeune femme. “Le marché de la chèvre était saturé et nous nous sommes tournés vers la brebis, afin d’offrir des produits plus novateurs”, ajoute Cédric.
En mai 2022, ils décident de changer de vie et de reprendre ensemble l’exploitation familiale de 35 hectares. “La brebis, c’est une “petite vache”. Comme sa collègue, elle a besoin d’herbe fraîche et de compléments sous forme de céréales”, poursuit l’exploitant. En revanche, c’est le ruminant le moins efficace en termes de production avec son litre et demi quotidien. La première lactation survient à 18 mois et se poursuit pendant 5 à 6 ans, avant la réforme et le passage à la casserole. L’exploitation tourne avec 80 têtes et 80 agneaux. L’objectif du couple est d’atteindre une production de 25 000 à 30 000 litres en 2024, pour rembourser les prêts en cours, se verser des salaires décents et avoir suffisamment de trésorerie pour investir. “À moyen terme, je veux être autonome en alimentation en cultivant mes propres céréales sans intrants”, déclare Cédric.
Le couple s’est réparti les rôles tout en maîtrisant l’ensemble des tâches à accomplir pour être en capacité de se remplacer au pied levé. “Mon mari s’occupe des animaux et des terres et assure également les marchés où nous proposons nos marchandises. Je gère la fabrication et les livraisons chez nos clients revendeurs”, explique Justine.
Un couple, originaire du Territoire-de-Belfort, arrive à la bergerie. “Nous avons goûté pour la première fois leurs fromages et yaourts au marché nocturne de Saint-Hippolyte et vous voyez, c’était tellement bon, que nous revenons faire des provisions”, confie le client. L’intolérance au lait de vache et la forte tendance à la consommation en circuit court se révèlent de vrais atouts pour l’entreprise. “Le lait de brebis permet de produire des fromages frais, doux et onctueux. Mais nous offrons également des produits plus élaborés et affinés comme notre tome fruitée et le Vauclusotte, un fromage de caractère proche du munster”, détaille Justine.
Quant à la viande, elle s’est écoulée par le bouche-à-oreille sous forme de colis (demi-agneau), de gigot, côtelettes, merguez et saucissons de brebis réformées