Dans le cadre du plan gouvernemental 200 brigades, le Doubs s’est vu attribuer trois brigades territoriales mobiles. Celle dédiée aux violences intrafamiliales est opérationnelle depuis le mois de mai, elle rayonne sur tout le département pour aller vers les habitants. Elle a été inaugurée début novembre.
C’est la première des trois brigades territoriales mobiles (B.T.M.) du département à être opérationnelle. La B.T.M. dédiée aux violences intrafamiliales a été créée le 1er mai dernier. Si elle est rattachée à la compagnie de gendarmerie de Besançon, elle irradie sur tout le territoire. Composée de 5 militaires, bientôt 6, elle est animée par deux grandes missions : augmenter la présence sur la voie publique et la surveillance des communes périphériques de Besançon, d’une part, et, d’autre part, intervenir en police judiciaire en matière de violences intrafamiliales sur tout le département.
“La B.T.M. peut être saisie par les unités judiciaires ou à la demande des autres brigades, précise le colonel Lionel James, commandant le groupement de gendarmerie départementale du Doubs. Elle va au contact des victimes sur tout le département, à l'hôpital, à la maison de retraite, à l’école… Nous sommes dans “l’Aller vers.”
Il faut dire qu’en matière de violences intrafamiliales (violences physiques, sexuelles, financières, psychologiques), les renforts n’étaient pas de trop. Depuis le 1er mai, la B.T.M. a traité 69 procédures, 65 mineurs victimes ont été entendus et 19 auditions filmées ont été réalisées. Pour la réalisation de ces dernières, réservées aux mineurs victimes de violences sexuelles, la gendarmerie possède trois salles “Mélanie”, à Besançon, Pontarlier et Étupes, au sein de la maison de protection des familles.
Avant ce maillage territorial, les victimes devaient se rendre à Étupes. Les auditions sont menées par un gendarme formé à la méthode “Nichd”, une méthode canadienne destinée à recueillir la parole des enfants dès 3 ans. Au sein de la B.T.M., une gendarme est d’ores et déjà formée, deux autres collègues le seront prochainement.
Si toutes les brigades traitent des violences intrafamiliales, la B.T.M. intervient en appui ou en conseil pour des affaires complexes, coordonnée en permanence avec la Maison de protection des familles. Cette B.T.M., selon les mots du colonel James, est le glaive pour le traitement des auteurs de violences, le bouclier pour la protection des victimes. “C’est un dispositif réactif, on ne veut pas de trous dans la raquette, on resserre les mailles du filet”, a-t-il ajouté.
Pour le procureur Étienne Manteaux, l’enjeu est bien de traiter les plaintes de manière réactive. “L’explosion des violences conjugales ne traduit pas une explosion en valeur absolue mais une meilleure révélation des faits”, poursuit le magistrat qui relève un constat : “Cette augmentation continue des violences intrafamiliales et l’impératif de les traiter avec la plus grande sévérité a conduit les brigades à être saturées.” Étienne Manteaux loue donc cette “plus-value” qui apporte “technicité et réactivité.” Il prévient toutefois de ne pas nourrir de faux espoirs. “Même si on monte en compétence, on ne réglera pas tous les problèmes. Certains passages à l’acte ont très peu de signes avant-coureurs.”
Concernant les deux autres B.T.M. déployées dans le Doubs, celle basée à Orchamps-Vennes et dédiée aux atteintes à l’environnement est en cours de construction, deux gendarmes y seront affectés. La troisième dans le Pays de Montbéliard est validée mais n’est pas encore créée.