La commune de La Longeville a inauguré mi-avril la pierre des Suédois, érigée en 1639 par les habitants qui avaient survécu aux terribles Suédois en se cachant dans la forêt des Courtots.

Pas sûr que beaucoup d’habitants de la Longeville connaissent cette pierre semblable à une borne, installée à une croisée de chemins dans la forêt des Courtots. “Elle avait été endommagée il y a deux ans par un débardeur. On a décidé de le remettre en état en profitant de la présence d’Emmanuel Vitte, le tailleur de pierre qui s’est installé à Montbenoît”, explique Bernard Faivre, élu à la commune de La Longeville.

La pierre des Suédois a retrouvé sa place aux bois des Courtots. Inauguration en costume d’époque avec au centre le tailleur de pierre Emmanuel Vitte et ses deux salariées qui ont restauré cet élément du patrimoine.

Au début du XVIIème siècle, le Haut-Doubs traverse une période plutôt heureuse à l’époque d’une Franche-Comté espagnole qui s’épanouit alors entre paix et prospérité. La guerre va une fois de plus briser cet essor lorsqu’en 1635, la France déclare la guerre à l’Espagne et charge les mercenaires “suédois” de Bernard de Saxe-Weimar de s’emparer de la Franche-Comté.

Endommagée par en débardeur en 2022, la pierre des Suédois a été restaurée par Emanuel Vitte, le tailleur de pierre installé à Montbenoît.

Cet épisode comtois de la guerre de Trente ans est une catastrophe pour la région de Pontarlier. En 1639, Weimar se rue sur le Haut-Doubs. Après le sac de Morteau, il ravage Montbenoît et le Saugeais avant de poursuivre vers Pontarlier. Partout, tout a été pillé, saccagé, brûlé. “Il se raconte qu’avec les incendies, on voyait la nuit comme en plein jour entre Morteau et Pontarlier. À La Longeville, certains habitants s’étaient réfugiés dans le bois des Courtots pour échapper aux massacres. Les survivants ont ensuite installé cette pierre en hommage aux victimes.”

Il faudra plus d’un siècle au pays pour retrouver son équilibre. À cause des exactions des mercenaires suédois, le Haut-Doubs a perdu près de la moitié de la population. Une autre stèle, la croix des barres, visible au bord de la R.D. 131 entre les Travers et les Auberges, honore la mémoire des victimes des Suédois qui les avaient jetés dans une faille rocheuse en contrebas de l’ancienne ligne ferroviaire entre Pontarlier et Gilley. C’est un autre souvenir douloureux pour la région qui fut également touchée par la peste en 1636 et 1638-39.


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